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Pourquoi Louis-Philippe, le dernier roi de France, a utilisé de fausses identités ?

Louis-Philippe est un roi qui, après avoir connu les derniers feux de l’Ancien Régime, s'est mis au service de la Révolution et a dû se cacher sous de fausses identités. Retour sur son parcours rocambolesque.

Portrait de Louis-Philippe par Franz Xaver Winterhalter:
Portrait de Louis-Philippe par Franz Xaver Winterhalter:
Crédit : WikiCommons /
RÉCIT - Louis-Philippe, un prince né sur les marches d'un trône vacillant
00:28:56
L'INTÉGRALE - Pourquoi le roi Louis-Philippe a vécu sous de fausses identités ?
00:35:06
Lorànt Deutsch - Entrez dans l'histoire
Lorànt Deutsch

Pour commencer, un peu de généalogie… Vous connaissez tous Louis XIV, le plus illustre de nos rois, qui régna au XVIIe siècle, 72 années durant, tel un soleil illuminant l’Europe et le monde. Il fit de la France une monarchie absolue.

Et le 6 octobre 1773 naît celui qui nous intéresse aujourd’hui : Louis-Philippe, titré duc de Valois à sa naissance. Son père, également appelé Louis-Philippe, est à la tête de la franc-maçonnerie française et participe à la création du Grand Orient de France, très fréquenté par l’aristocratie libérale. Il s’enthousiasme pour les idées anglaises, en un mot, il rêve d’une monarchie tempérée et il fait de fréquents séjours à Londres. Et puis il confie l’éducation de ses fils, notamment le jeune Louis-Philippe, à sa bonne amie la comtesse de Genlis, dont les sympathies pour les idées nouvelles sont bien connues. 

Le geste "injustifiable" de son père

Louis-Philippe a 16 ans lorsque la Révolution éclate. Son père est élu président de l’Assemblée nationale. Le jeune Louis-Philippe s’engage dans les armées de la Révolution, servant sous les ordres de Danton et du général Dumouriez. Il est surnommé le "général Egalité".

Par ailleurs, son père prend le nom de "Philippe Egalité" et commet un acte inconcevable, impardonnable, inouï au point de laisser Robespierre, lui-même, sans voix. Le 17 janvier 1793, Philippe-Egalité, en tant que député, monte à la Tribune de la Convention nationale et se prononce pour la mise à mort de Louis XVI, son cousin. Plus tard, Louis-Philippe ne trouvera aucune excuse à son père, il écrira même dans ses Mémoires : "Je n’essaierai pas de justifier ce que je trouve injustifiable". 

Il n’empêche, les amis, la blessure est là, ouverte et elle ne se refermera jamais entre la famille royale et ses cousins Orléans. C’est même l’une des raisons pour lesquelles la France ne parviendra plus jamais à renouer avec la monarchie au XIXe siècle, permettant à la République de s’implanter définitivement. 

Louis-Philippe doit alors vivre caché

Philippe-Egalité finit lâché par tous. Abandonné par ses amis Montagnards, les révolutionnaires les plus jusqu’au-boutistes, mais aussi méprisé par les modérés, et désormais haï jusque dans son propre milieu par les aristocrates, Philippe-Egalité est guillotiné quelques mois plus tard…

Quant à Louis-Philippe, il voit sa carrière militaire interrompue lorsque son mentor le général Dumouriez est accusé par Paris d’avoir trahi la cause de la Révolution. Il doit fuir, en cachant son identité sous de faux noms. C’est alors que commence pour lui un long exil à travers l’Europe.  Il visite