En Direct
2 min de lecture
Portrait de Soliman le Magnifique
Crédit : D’après Titien — Kunsthistorisches Museum Wien, Domaine public
Soliman le Magnifique, n’était pas destiné à régner. Et, pourtant, il va diriger l’empire ottoman près d’un demi-siècle. Redoutable et fascinant, Soliman reste le sultan le plus respecté d’une longue lignée qui s’est interrompue après la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui encore, son règne reste pour beaucoup de Turcs la période la plus glorieuse de l’histoire de leur pays.
Le premier coup d’éclat de Soliman le Magnifique, c'est la prise de l’île de Rhodes, en mer Egée. Un vrai choc pour l’Occident. Le nouveau colosse de Rhodes, c’est bien Soliman qui réussit à chasser les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et mettre fin à la présence chrétienne sur l’île. Certes, il ne massacre pas la population locale en arrivant, mais la défaite est amère pour les Chrétiens.
En 1526, il fait de la Hongrie un État fantoche qu’il transformera quelques années plus tard en province ottomane. En 1529, c’est Vienne qui est à son tour dans son collimateur… Mais où s’arrêtera donc son appétit de conquête ? Une météo compliquée incite Soliman à se retirer alors que la ville est sur le point de tomber.
Puis, l’impensable, l’inimaginable, l’irréalisable va se produire : une belle et bonne alliance entre François Ier, un catholique bon teint que l’on appelle le "roi très chrétien" et l’infidèle Soliman que l’on appelle le "padişâh de l’islam", l’ennemi affiché de la papauté et de tous les Chrétiens qui peuvent exister en ce bas monde.
Entre François Ier et Soliman le Magnifique se dresse l’immense empire des Habsbourg dirigé par Charles Quint. L'empereur et roi régnait sur l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne. Mais saviez-vous qu’il formait le rêve d’un Empire universel, un Empire romain ressuscité ? Un rêve qui pourrait bien devenir réalité si la France devait s’effondrer face à la puissance militaire ennemie.
Et voici qu’à la bataille de Pavie, en 1525, le drame se produit : François Ier est fait prisonnier par Charles Quint à l’issue d’une défaite cinglante pour les Français. La mère du roi de France, Louise de Savoie, devient alors régente et elle a une idée : demander l’aide de Soliman. Musulman ou pas, si le Turc peut délivrer la famille royale des griffes de Charles Quint, pourquoi ne pas s’entendre avec lui ?
Évidemment, la distance qui les sépare rend impossible l’union des forces terrestres françaises et turques. Mais sur les mers ? Eh bien, ce ne sont pas moins de huit expéditions franco-turques qui vont se dérouler en Méditerranée contre les ports italiens également convoités par François Ier et Charles Quint.
Voici une illustration qui ne manque pas de piquant : à cette époque, la ville de Nice n’est pas française, elle ne le deviendra que quelques siècles plus tard. Les forces de Soliman l’assiègent : elle se rend en 1543. Histoire de ne pas se faire oublier trop vite, les galères turques, à l’invitation du roi de France, passent l’hiver à Toulon dont la population a été évacuée afin de transformer la ville en "petite Istanbul".
Je vous laisse imaginer la réaction du pape et des Chrétiens quand ils ont découvert la chose. Un peu d’audace bien calculée et beaucoup de Realpolitik : voilà la recette gagnante franco-turque.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte