En 2025, le participe passé ne passe toujours pas, semble-t-il. Ce qui est sûr, c’est qu’il continue de passionner les amis des mots, parmi lesquels Gérard, qui écrit de Rosheim, dans le Bas-Rhin : "Dans la phrase : 'les foulques ne se sont jamais posé', pourquoi le verbe posé ne s'accorde-t-il pas ?"
Ici, les foulques (oiseau échassier voisin de la poule d’eau) étant au féminin pluriel, dans "les foulques ne se sont jamais posées", le participe passé devrait s’accorder au féminin pluriel : posées. Mais… Gérard précisait qu’il s’agissait là d’un extrait d’une dictée de Bernard Pivot.
Voici la phrase alambiquée qu’avait dictée ce coquin de Bernard : "Les pinsons, les rouges-gorges aux trilles synchronisés, les pipits, les harfangs des neiges, les foulques parfois confondues avec les râles, ne se sont jamais posé une question aussi fute-fute..."
En somme (passons sur les noms d’oiseaux impossibles à orthographier), il ne s’agissait pas là de bestioles qui ne se sont jamais posées (auquel cas, on aurait accordé, effectivement, le participe passé posé) mais de bestioles qui ne se sont jamais posé de question. Et ça, ça change tout !
Petit rappel sur le participe passé. Normalement avec le verbe être, il s’accorde comme un verbe ordinaire, c’est-à-dire avec son sujet : Stéphane est arrivé à 5 heures, Stéphane et Jean-Sébastien sont arrivés en même temps.
Avec avoir, on n’accorde pas avec le sujet, mais avec le complément d’objet direct (s’il y en a un, et s’il est placé avant le participe), ça donne Stéphane et Jean-Sébastien ont bu une tasse de café (bu, on n’accorde pas, car ils ont bu quoi ? Une tasse de café, COD qui est placé après bu). Mais la tasse de café qu’ils ont bue leur a fait du bien. Cette fois, le COD "la tasse de café" est placé avant bu : donc on accorde au féminin singulier avec la tasse : bue.
Pour revenir à notre exemple : ici, il s'agit d’une particularité, un verbe pronominal, ceux qui sont construits avec un pronom (se coiffer, se laver, etc.) : ici SE poser. Pour les verbes pronominaux, même avec être… on accorde aussi avec le COD et uniquement s’il est placé avant le participe.
Dans le cas de la phrase telle que me la soumettait Gérard "Les foulques se sont posé", évidemment, il fallait accorder posé avec les foulques au féminin pluriel posées, car ici, c'est se, le COD (les foulques ont posé qui ? elles-mêmes). Mais ça change tout si on considère la phrase complète : les foulques se sont posé… la question. Les foulques se sont posé quoi ? la question, qui devient donc le COD… placé après, donc pas d’accord : posé.
Ainsi, pour accorder facilement les participes : on commence à rédiger sa phrase. Au moment d’écrire le participe passé, on se demande : "Qu’est-ce qui est ?". Si la réponse est déjà sur la feuille, on accorde. Si elle n’y est pas encore, on considère qu’on ne sait pas avec quoi accorder, et le participe passé reste invariable. Cette technique fonctionne dans 9 cas sur 10 seulement, mais c’est déjà pas mal.
Avec la phrase : Les foulques se sont posé(es) : on se demande qu’est-ce qui est posé ? Les foulques, c’est déjà sur ma feuille alors j’accorde : posées. Mais si la phrase est "Les foulques se sont posé(es) la question", au moment où j’écris posé, je me demande qu’est-ce qui est posé ? Ce n’est pas encore sur ma feuille, donc je n'accorde pas : les foulques se sont posé la question.
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