Orthographe : faut-il écrire "C'en est fini" ou "s'en est fini" ?

Bienvenue en 2025, amis des mots (je rappelle à toutes fins utiles que bienvenue, placé ainsi, en début de phrase, s’écrit toujours avec un E final, féminin singulier : on souhaite la bienvenue, quel que soit le genre et le nombre des personnes que l’on accueille). Et pour continuer dans le rayon fautes d’orthographe relevées sur les réseaux sociaux (et un peu partout ailleurs, car parfois les réseaux sociaux ont bon dos), j’ai vu passer un "S’en est fini de 2024" avec une grosse fofôte dedans qui m’a donné envie de vous parler de "c’en".

C'est vrai qu’il y a (presque) cent façons d’écrire ce qui se prononce "100" ! À commencer par le nombre cent, CENT, qui d’ailleurs peut aussi s’écrire 1.0.0… ou parfois CENTS, quand le nombre est au pluriel, comme dans deux cents ou trois cents ou cinq cents.

Et tenez, petit rappel sur les nombres : deux cents ou trois cents, on met un S à cent, mais deux cent deux, deux cent douze, trois cent huit, bref dès qu’on n’est pas à une centaine toute ronde, on laisse tomber le S et on revient à cent. Eh oui. En attendant, ça fait déjà trois façons d’écrire rien que le nombre 100 !

Des homophones qui ne sont pas des homographes

C’est l'un des mots qui ont le plus d’homophones (d’autres mots qui se prononcent de la même façon), des homophones qui ne sont pas des homographes, en somme des mots qui font la joie des concepteurs de dictées et qui donnent les mains moites aux élèves. Et d’ailleurs, tenez, si on se faisait une petite dictée, en fin de "Bonbon sur la langue" ?

Allez, on vous laisse le temps d’aller prendre papier et stylo, amis des mots. Mais surtout, écoutez bien la suite pour faire un sans-faute ! Alors quels sont les autres [cent] ? Le plus utilisé est sans doute SANS, la préposition, que je viens moi-même d’utiliser dans "sans-faute" et "sans doute". À ne pas confondre avec le sang, celui qui coule dans nos veines et qui s'écrit avec un G final, comme dans "sanguin".

Il y a quelques formes conjuguées du verbe sentir au présent de l’indicatif : je sens, tu sens, elle ou il sent. Et puis il y a les deux formes que j’ai vu confondre sur les réseaux sociaux S’EN et C’EN. L’un des deux est beaucoup plus fréquent que l’autre. C’est celui avec un S, que l’on trouve dans "Elle s’en va", "Il s’en moque", "Du café, Valérie s’en est acheté", tout ça, c’est S’EN. En revanche, quand on dit “C’en est fini de 2024” ou “C’en est trop”, comme dans "C’en est trop, cher Antoine, rendez-moi mon croissant !", il s’agit de C’EN.

Comment faire pour ne pas se tromper ?

C’est très simple, en fait : si on peut remplacer c’en par cela, alors c’est comme cela, avec un C. "C’en est trop" : "cela est trop", ça marche, donc c’est avec un C : C’EN est trop. En revanche, voyons avec "Il s’en moque". "Il cela moque" ? ça ne marche pas, donc c’est bien un S qu’il nous faut : "Il S’EN moque."

Dites donc, ça nous fait combien d’homophones au bout du compte ? Pas mal ! 1.0.0, CENT, CENTS, SANS, SANG, SENS, SENT, S’EN, C’EN : neuf versions de ce qui se prononce 100 en français.

Allez, c’est parti pour la dictée ? Prêts amis des mots ? Vous allez voir, c’est un texte ultra-littéraire, je dicte (on remplace les points de suspension par un homophone de 100) : "… est fini de suer … et eau sur des dictées à … ou deux … fautes. Avec les astuces du Bonbon sur la langue, on … bien qu’on … tire … erreur !"

Et le corrigé ? C’en est fini : C’EN
Sang et eau : SANG.
Cent ou deux cents fautes : CENT puis CENTS
On sent bien : SENT
On s’en tire : S’EN
"C’en est fini de suer sang et eau sur des dictées à cent ou deux cents fautes. Avec les astuces du Bonbon sur la langue, on sent bien qu’on s’en tire sans erreur !"
Combien de fautes, amis des mots ?

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