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Orthographe : faut-il écrire "on nous embêtent"… ou "on nous embête" ?
"On nous embêtent" ou "on nous embête" ? Vous ne ferez plus la faute à l'écrit grâce aux conseils de Muriel Gilbert.
Aujourd'hui, on revient sur le mot "on". Deux petites lettres de rien du tout, O+N, ridicule, mais qui font s’interroger tellement de gens ! La semaine dernière, j’ai reçu un message d’Ophélie Meunier qui anime Confidentiel sur RTL tous les samedis.
Ophélie m’écrit qu’elle "écoute religieusement" le Bonbon sur la langue chaque week-end, merci Ophélie, le Bonbon est tout content ! Et Ophélie est très embêtée, comme pas mal de Français, si j’en crois les erreurs que je vois un peu partout, par "la règle du on", comme elle l’appelle. En particulier quand "on" désigne un pluriel.
Traditionnellement, on apprend à l’école que on est un pronom indéfini. Elle, pronom personnel féminin, il, pronom personnel masculin, on pronom indéfini, comme dans "On a toujours besoin d’un plus petit que soi" ou dans "On dit que cette maison est à vendre" : on ne sait pas si ce on-là est fille ou garçon, c’est indéfini. Dans cet usage, on accorde au singulier : "On a toujours besoin d’un plus petit que soi" et pas "On ont toujours besoin" ; "On dit que cette maison est à vendre…" et pas "On disent que cette maison est à vendre..."
Quand "on" est un pluriel
Mais ce qui chagrine Ophélie, c’est quand "on" est un pluriel. Dans une langue un peu plus familière, et presque toujours dans la langue parlée d’aujourd’hui, nous est remplacé par on : on va dire "Tiens, Antoine, si on allait manger" au lieu de "Si nous allions manger", "On est tous égaux" au lieu de "Nous sommes tous égaux". Et donc quand on est mis pour nous, on accorde plutôt au pluriel. D’ailleurs, on écrit bien "On est tous égaux", pas "On est tout égal".
Mais finalement, c'est ça qui embrouille les gens, comme Ophélie, qui se demande si, quand on écrit "On se croise" ou "On nous croise", il faut écrire croisent au pluriel, c’est-à-dire avec ENT à la fin. Il faut dire que croise avec un E ou croisent E.N.T, ça se prononce pareil. Ce qui n’aide pas, c’est sûr !
Mais la solution est là, justement, face à ce genre de doute. Si vous vous interrogez sur la fin du verbe dans "On se croise", ou même "On nous embête", "On se voit", etc., remplacez croiser, embêter, voir, bref le verbe qui vous turlupine par un autre dont la différence entre singulier et pluriel s’entendrait. Par exemple faire, qui donne fait au singulier, et font au pluriel.
On ne dit pas "Mes frères et moi, on se font enguirlander", n’est-ce pas ? On dit "Mes frères et moi, on se fait enguirlander", au singulier. Eh bien, dans ce cas, on se croisE au singulier, on nous embêtE, on se voiT VOIT. Facile, non ?
