Orthographe : faut-il écrire "cou", "coup", "coût" ou "coud" ?

Allez vite chercher un stylo et une feuille de papier, amis des mots. Ça faisait quelques semaines que je n’avais pas proposé de dictée, et j’ai tout l’impression que ça vous manquait. C’est Cédric, de Quimper, qui réclame, en tout cas.

Il en a eu l’idée en écoutant Le Bonbon sur la langue de la semaine dernière, qui traitait des différentes façons de contourner l’emploi de cet agaçant "du coup" qui commence 80% de nos phrases depuis une dizaine d’années, ou même un peu plus. On peut retrouver cette chronique en podcast ou sur RTL.fr, à la page du Bonbon sur la langue…

"Coup fait partie de ces mots qui peuvent s’orthographier de plusieurs manières, m’écrit Cédric ; il vaudrait bien une de vos dictées de derrière les fagots." Je pense qu’il fait allusion à ces dictées d’homophones, ces mots piégés qui se prononcent de la même façon tout en s’écrivant différemment, dont je vous lance le défi de temps en temps à ce micro. Au passage, j’adore cette expression, "de derrière les fagots", qui remonte au XVIIIe siècle, époque où il était de tradition de planquer ses meilleurs petits vins derrière les fagots de bois qu’on utilisait pour allumer le feu, jusqu’à ce qu’une occasion se présente de les déguster en bonne compagnie.

Bref, je me suis fait une joie d’imaginer un texte de derrière les fagots. Vous êtes prêt, amis des mots ?

Attention, on ne copie pas ! Je dicte : "Je c…. moi-même mes vêtements, c’est avantageux sur le plan du c…. (c’est-à-dire 'sur le plan financier'). Du c…. (c’est-à-dire 'par conséquent'), quand je bois un c… en terrasse, je suis bien au chaud, depuis le c… (la gorge) jusqu’au c…. de-pied (la cheville)"

"Coup", du latin "colpus" (taloche) !

Bon, ce n’est pas du Victor Hugo, mais l’important, c’est que c’est plein de cou/p/t/s et plein de pièges ! Allez, on regarde ça en détail ? On y va ! Je couds, du verbe coudre : je couds, tu couds, il ou elle coud. On garde le D qu’on entend dans couDre. Ici, donc, "je couds".

"C’est avantageux sur le plan du coût". Cette fois, c’est le coût du verbe coûter, donc comme le verbe coûter : COÛT. "Du coup", c’est celui dont nous parlions la semaine dernière, idem pour "quand je bois un coup", qui vient du latin colPus (on retrouve le P, qui explique le P muet à la fin du coup de poing et du coup à boire), d’ailleurs colpus veut dire littéralement "taloche, coup de poing", selon mon Dictionnaire historique de la langue française.

"Je suis bien au chaud, du cou… au cou-de-pied". Le premier, c’est le cou qui relie la tête au tronc, COU bien sûr. Mais le cou-de-pied, attention, il ne s’agit pas du coup de pied dans les tibias en trois mots, mais de ce que le Larousse décrit comme la "partie supérieure et bombée du pied", le cou-de-pied : COU (sans P), trait d’union DE, trait d’union PIED. C’est le seul terme vraiment piégé de cette dictée. Vous vous êtes fait avoir, j’espère, amis des mots ?

Zéro faute ? Je ne sais pas si je vous crois. En tout cas, je mets le texte de la dictée sur Facebook et Instagram. En attendant que les saucisses du barbecue finissent de cuire, à midi, vous pourrez embêter votre famille avec la petite dictée du Bonbon sur la langue !

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