Le 3 mai 1814, Napoléon est envoyé en exil sur l'Île d'Elbe. C’est une petite île de 27,5 km de long sur 18 de large, peuplée de 18.000 habitants. Un caillou comparé à son vaste empire d’hier. Pendant ce temps, Louis XVIII monte sur le trône de France et opère une Restauration de la monarchie.
900 soldats de la Garde rejoignent Napoléon sur l'Île d'Elbe, ainsi que des généraux, dont Drouot et Cambronne. Une vie de cour s’organise autour de lui, qui a conservé le titre d’Empereur. Il s’occupe comme il peut en réformant les institutions de l’île : il modifie le droit, entreprend la construction de nouvelles routes, fait construire un lazaret, fait planter des arbres, redessine les jardins, modernise l’adduction d’eau. Il réforme, supervise, inspecte, il ordonne, il fait du Napoléon en miniature. Il participe même à la traditionnelle pêche au thon, bref, il ne tient pas en place. En vérité, il fait tout pour tromper l’ennui…
Le sentiment d’une mission inachevée lui laisse un goût amer et le plonge dans d’indicibles langueurs, quand le soleil se couche et quand le silence se fait. Cependant, l’espoir renaît en lui quand des nouvelles de Paris lui parviennent en secret : Louis XVIII ne fait pas l’unanimité. Des voix déçues s’élèvent et déplorent son exil, mieux, elles réclament Napoléon.
Les vœux de l’armée le rappellent, son destin doit s’accomplir. Napoléon prend une folle décision : agir, c’est-à-dire, revenir ! Ce sera quitte ou double, Napoléon risque gros, mais il aime jouer sa vie sur un coup de dé. N’a-t-il pas déclaré un jour : "Quand on veut, on peut et quand on peut on doit" ? Mais, l'Île d'Elbe est un nid d'espions, les Anglais savent que Napoléon prépare un coup fourré et veulent donc l'envoyer en exil à Sainte-Hélène, au milieu de l'océan Atlantique.
Mais, dans la nuit du 28 février 1815, à la faveur de l’obscurité, Napoléon parvient à tromper la vigilance des frégates anglaises en s’embarquant sur une goélette bien nommée, L’Inconstant. Le 1er mars 1815 au matin, Napoléon, accompagné de son état-major et suivi de 1.200 soldats, dont 900 grenadiers, jette l’ancre à Golfe-Juan, une bourgade de pêcheurs.
Après trois-cents jours d’exil, le voici de retour, c’est le début des "Cent-Jours", soit les derniers feux de l’épopée impériale. Il a ordonné au général Cambronne, qui commande l'avant-garde, de ne tirer aucun coup de fusil, car il mise sur sa popularité encore vive, comme sur l’effet de surprise et la rapidité pour réussir sa reconquête.
Le vol de l'Aigle de Golfe-Juan à Paris dure une vingtaine de jours sans incident, grâce à un itinéraire soigneusement étudié, qui emprunte les Alpes, pour éviter la Provence, terre royaliste qui lui est hostile. Louis XVIII, égal à lui-même, tarde à réagir. En vérité, pour lui, il est déjà trop tard. Une monarchie de mille ans est bien tombée en trois ans. Comment une Restauration d’à peine onze mois pourrait-elle résister à cette marche triomphale ?
Rongé par la goutte, Louis XVIII s'enfuit de Paris quelques heures avant l'arrivée de Napoléon, accueilli par une foule en liesse. Il retrouve son palais des Tuileries et son trône. Napoléon doit immédiatement remettre les affaires en ordre, sans perdre une minute.
Il doit redevenir ce qu’il a été et ce, malgré le poids des années. Il travaille comme un forcené, le jour, la nuit. Il fait flèche de tout bois. Il est urgent de redonner vie à la Grande Armée, car ses ennemis, il le sait, ne lui laisseront aucun répit. Napoléon est condamné à la guerre à perpétuité. Il faut vaincre ou mourir, encore et toujours.
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