Épiphanie 2025 : pourquoi "les Rois mages" de Sheila étaient à l'origine des guerriers écossais ?

Ce 6 janvier, c’est l’Épiphanie. Le jour où les Rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar, ont amené leurs présents à l’enfant-roi Jésus. Et forcément, ce jour fait écho à la chanson de Sheila, Les Rois mages, qui à l’origine étaient des guerriers écossais.

Ils portaient le kilt, jouaient de la cornemuse et appartenaient au clan McDougal qui se battait face à son rival, le clan McGregor. Autant dire qu’on était plus dans une ambiance à la Michel Sardou des Lacs du Connemara que dans celle orientale de Gaspard, Melchior et Balthazar. 

La raison, c’est que la chanson de Sheila est une reprise d’un titre du groupe écossais Middle of the Road, Tweedle Dee Tweedle Dum qui peut être traduit par "Bonnet blanc et blanc bonnet". Et qui racontait une histoire à la "Braveheart".

Ainsi, comment en est-on arrivé aux Rois mages ? En 1971, ce groupe pop écossais a du mal à percer en Grande-Bretagne et s’est exilé en Italie. Là, ils rencontrent un producteur transalpin Giacomo Tosti qui va leur façonner des tubes et leur permettre de vendre plus de cinq millions de disques dans toute l’Europe, notamment en Suède où Agnetha, la blonde de ABBA, avant d’intégrer le groupe, va reprendre deux de leurs chansons. ABBA qui d’ailleurs a reconnu que les Middle of the Road avaient été une de leurs inspirations musicales. Ainsi que de celle de Sheila, par un concours de circonstances improbables.

"Rois mages" numéro un en France

À lire aussi

orthographe

Épiphanie 2025 : date, galette, Roi mages... Ce qu'il faut savoir sur cette tradition

Le chorégraphe de Sheila en voyage en Italie tombe sur la chanson Tweedle Dee Tweedle Dum en regardant une page de publicité à la télé. La chanson avait été un tel succès là-bas que Fiat l’avait utilisée pour le spot consacré à sa Fiat 127. C’est ce 45 tours que le type ramène en France et fait passer à Claude Carrère, le producteur de Sheila. Il adore le titre et décide de l’adapter. Et il a le déclic en voyant la pochette. Dessus, on voit le groupe écossais dans des tenues orientales en plein désert à côté de la Fiat 127 et il pense immédiatement aux Rois mages. Et écrit donc ce texte en prenant quelques libertés.

Tout d'abord, "comme les Rois mages en Galilée", c’est faux. Ils n’ont jamais mis les pieds là-bas. Eux sont allés en Judée. Et pas non plus "en suivant des yeux l’étoile du Berger", surnom donné à Vénus, planète qui apparaît dans le ciel comme une étoile car si proche du Soleil qu’elle reflète sa lumière. En réalité, les astronomes dont le célèbre Kepler pensent que pour trouver Bethléem, les Rois mages ont suivi non pas Vénus mais une conjonction entre Saturne et Jupiter. C’est-à-dire un moment où dans la voûte stellaire, les deux planètes sont apparues proches, illuminées par le Soleil. 

De petites imprécisions qui n’ont pas empêché ces "Rois mages" d’être numéro un en France en mars 1971. Et même de voyager non pas en Galilée... mais en Espagne.