Si Ramsès II est resté dans les mémoires, c’est parce qu’il a apporté un soin tout particulier à écrire sa propre légende. Un vrai roi de la com ! Il se voulait le plus grand Guerrier, le meilleur bâtisseur, et accessoirement le meilleur amant et le père le plus prolifique de son temps.
Ramsès II meurt en mauvaise santé mais surtout de vieillesse (il avait 91 ans) en -1213 avant Jésus-Christ. Il ne sera jamais oublié, son nom sera même le premier à être déchiffré par Champollion, le grand traducteur des hiéroglyphes. Il aura quand même réussi à passionner le grand public, tout autant que les plus grands égyptologues.
Certains font de lui le pharaon de l’Exode. Pour eux, pas de doute, c’est bien notre Ramsès qui a été le grand ennemi de Moïse. Le livre de l’Exode raconte comment le prophète a fait pleuvoir dix châtiments sur l’Égypte afin de libérer les Hébreux réduits en esclavage. Dans ce texte, pilier de la Bible et de l’Ancien Testament, le pharaon voit son armée engloutie par la Mer Rouge après s’être lancé à la poursuite de Hébreux dans le désert.
Par contre, le nom de ce souverain n’est jamais cité dans les textes. Les Historiens se sont évertués à l’identifier sans jamais se mettre d’accord. Il faut dire que le récit de l’Exode semble être bâti sur un mélange d’époques différentes. Au XXe siècle, le cinéma a tranché.
Dans son blockbuster Les dix commandements, le réalisateur de l’âge d’or hollywoodien Cecil B. DeMille a décidé de donner au pharaon biblique l’identité de Ramsès II, parce qu’il fallait un ennemi à la taille du héros. C’est ça qui fait les bons films, en mode King Kong versus Godzilla. Qui de mieux qu’une sommité, le pharaon surpuissant et mégalo par excellence, l’incontournable Ramsès II, pour incarner l’ennemi de Dieu ?
Aujourd’hui, pour le grand public, Ramsès II est étroitement associé au récit biblique. Et oui, dessins animés, films et comédies musicales à succès ont emboité le pas à Cecil B. DeMille et également exploité la légende de Ramsès versus Moïse.
Bon, ne croyez pas trop à tout ça, il n’y a aucune trace archéologique qui puisse laisser croire que Ramsès ait pu croiser le prophète hébreux. Les historiens pensent de plus en plus que le récit de l’exode, sans doute écrit aux alentours du VIe siècle av JC, n’a pas de véritable fondement historique.