Tel le chef apache en cavale dans les montagnes de la Sierra Madre, François Athanase Charette de la Contrie, né en 1763, a fait du bocage vendéen son fief impénétrable. Face à un ennemi mieux armé, il a fait de la guérilla sa stratégie redoutable, comptant sur la ruse et la fulgurance. Avec son grand panache blanc au chapeau, il était "le général des Brigands", l’homme le plus recherché de France, la bête noire de la République.
Aux premiers jours de ce qu’on appelle la "Guerre de Vendée" et qui démarre en 1793, Charette n’est encore qu’un chef de bande parmi d’autres. L’insurrection embrase un vaste territoire à cheval sur quatre départements : le sud de la Loire-Inférieure, le sud-ouest du Maine-et-Loire, le nord-ouest des Deux-Sèvres et le nord de la Vendée.
Il s’impose sur son territoire du Pays de Retz, au bord de la Loire, au sud du Pays Nantais. D’autres chefs de bande le rejoignent, une petite armée de 4.000 hommes se forme sous son commandement.
Le 12 avril 1793 , il a une première occasion d’affronter "les Bleus" (les soldats de la République) à Challans, qui est aux mains du rude général Boulard. C’est le baptême du feu : les Vendéens attaquent, mais sont repoussés sans difficulté par les républicains. L’armée de Charette est la première à se débander, épouvantée par l’artillerie. Les hommes ont déguerpi au premier coup de canon. Charette est furieux de cet échec, qui est un déshonneur et qui le discrédite auprès des autres généraux vendéens. Il comprend qu’il faut changer de stratégie.