Alliés depuis 1807, la Russie et la France voient leurs relations se dégrader en 1812 lorsque le tsar Alexandre Ier rompt le blocus continental imposé par Napoléon contre le Royaume-Uni. En réponse, Napoléon décide d'envahir la Russie. Mais ce qui devait être une campagne décisive va vite se transformer en un cauchemar logistique et stratégique...
Le 24 juin 1812, Napoléon Bonaparte franchit le fleuve Niémen avec la Grande Armée, marquant le début de l'invasion française de la Russie. Mais les Russes, sous la direction du général Koutouzov, mettent en œuvre une stratégie de la terre brûlée pour priver l'armée française de toute ressource ou abri. Napoléon se retrouve encerclé par les forces russes, piégé près de la Bérézina, une rivière en crue parsemée de blocs de glace. Napoléon est alors contraint de se replier, poussé par conditions hivernales se dégradant.
Il élabore alors un plan audacieux : 400 ingénieurs hollandais de la Grande Armée sont réquisitionnés pour plonger dans les eaux glaciales de la Bérézina et construire en urgence deux ponts de fortune, permettant aux soldats et aux civils de traverser la rivière. Cependant, le prix à payer est tragique : parmi les 400 pontonniers, seuls 8 survivent.
Et alors que la situation est déjà critique pour l'armée de Napoléon, rien ne s'arrange. Les Russes lancent une attaque dévastatrice le 28 novembre 1812. Les soldats du tsar bombardent à coups de boulets ceux qui tentent de traverser la rivière. Face aux 130.000 soldats russes, la Grande Armée, réduite à 30.000 hommes, se prépare à un affrontement désespéré.
Dans le chaos, des femmes et des enfants, pris au piège, sombrent tragiquement dans les eaux glacées de la Bérézina. Les combats rapprochés, souvent à la baïonnette et au sabre, sont d'une violence extrême. Mais malgré l'infériorité numérique, les régiments de Napoléon font preuve d'un courage remarquable. Les généraux Nicolas Charles Oudinot et Michel Ney se distinguent particulièrement par leurs bravoures. Ils parviennent à rallier leurs troupes, insufflant un esprit de résistance qui permet de repousser les forces russes.
Ce n’est qu’à 23 heures, 15h après le début de la bataille, que les Russes s’éloignent. Cependant, cette victoire reste précaire, car l'offensive ennemie peut reprendre à tout moment. Et dans un nouvel acte de désespoir, Napoléon ordonne de faire sauter les deux ponts construits par ses ingénieurs. Une décision au coût tragique : 8.000 soldats et civils sont laissés à la merci des forces russes. Mais en détruisant les ponts, Napoléon permet à une partie de son armée de s'échapper définitivement et de poursuivre sa retraite vers l'ouest. Néanmoins, cet acte, combiné à l'abandon de milliers de soldats, met en évidence un échec tant stratégique que logistique.
La bataille de la Bérézina reste un épisode ambigu de l'histoire napoléonienne, où la frontière entre succès tactique et défaite tragique se brouille. Napoléon a, certes, fait preuve d'ingéniosité en permettant à une partie de son armée de s'extraire des forces russes, mais les pertes humaines (45.000 morts côté français) et matérielles furent colossales, marquant l'échec de la campagne de Russie et amorçant la chute de l'Empire. Revenu à Paris fin 1812, Napoléon abdique en avril 1814, emporté par une coalition soutenue par l'Angleterre. En moins de deux ans, il passe alors de dirigeant suprême de l’Europe à une figure affaiblie, finalement contraint à l'exil.
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