Marie-Antoinette : trahison, inceste, fraude… Ces accusations qui ont scellé le destin de la reine

Marie-Antoinette, née archiduchesse d'Autriche en 1755, a longtemps incarné à la fois le luxe et la décadence de la monarchie française. Son mariage avec Louis XVI, en 1770, la propulse à la cour de Versailles, où, à seulement 14 ans, elle se heurte à un protocole rigoureux. Ses actions deviennent alors minutieusement scrutées... 

Car en réalité, Marie-Antoinette incarne tout ce que le peuple reproche à la monarchie : elle est perçue comme une intruse à la cour française, insensible aux souffrances d’un peuple en détresse. Son mode de vie extravagant et ses dépenses jugées excessives, alimentent ce ressentiment. Elle devient rapidement le bouc émissaire d’une population accablée par les crises économiques. La haine populaire ne cesse de croître, alimentée par des pamphlets scandaleux. Tous les prétextes sont alors utilisés pour la faire tomber : corruption, trahison, inceste… Ces accusations, souvent infondées, renforcent l’image d’une reine totalement détachée des réalités de son peuple.

En 1785 notamment, Marie-Antoinette se retrouve impliquée dans une affaire de fraude financière. 'L'affaire du collier' devient le centre d'une machination destinée à la discréditer. Ce collier, c'est un bijou extravagant, d'une valeur de 1,6 million de livres, créé pour la reine par la joaillerie Böhm. Cependant, Marie-Antoinette n'y manifeste aucun intérêt. Ce qui pousse une femme ambitieuse et manipulatrice, Jeanne de La Motte, à saisir l'opportunité. 

Cette dernière élabore un plan pour tromper le cardinal de Rohan, un homme influent de la noblesse. Elle lui fait croire que la reine souhaite acheter le collier, mais qu’elle ne peut pas le faire officiellement. Elle organise une fausse rencontre nocturne, où une actrice déguisée en Marie-Antoinette échange quelques mots avec le cardinal. Celui-ci, convaincu, prête l'argent pour l’achat. Une fois le collier en sa possession, Jeanne le revend. Bien qu'innocente dans cette escroquerie, Marie-Antoinette est associé à l’affaire, nuisant gravement à sa réputation et renforçant l’image d’une cour royale corrompue. Finalement, Jeanne de La Motte est arrêtée et jugée pour fraude, mais il est trop tard : les dommages infligés à la réputation de la reine sont irréversibles.

Trahison, inceste... la déchéance de Marie-Antoinette

Mais ce n'est que le début. Quatre ans plus tard, en 1789, alors que la Révolution française éclate, Marie-Antoinette est accusée de trahison. Surnommée “l’Autrichienne”, elle devient la cible de rumeurs concernant ses liens avec des puissances étrangères. En 1791, la tentative de fuite de la famille royale vers Varennes est perçue comme une nouvelle trahison, renforçant les soupçons sur leur loyauté. Les révolutionnaires y voyant une tentative de rallier l’Autriche pour rétablir la monarchie... 

Les allégations atteignent leur paroxysme lorsque Marie-Antoinette est soupçonnée d'inceste avec son propre fils, le dauphin Louis-Charles. Lors de son procès en 1793, Jacques-René Hébert, un homme politique, prétend que la reine aurait commis des actes incestueux. Il insinue même que l’enfant lui aurait révélé cette horreur. Face à de telles accusations, la reine, d’abord muette, finit par s’expliquer : "Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à une pareille inculpation faite à une mère. Il est bien aisé de faire dire à un enfant de 8 ans tout ce qu’on veut". Malgré ses efforts, cette défense ne réussit pas à dissiper les ombres qui pèsent sur son nom... 

Le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est finalement condamnée à mort pour haute trahison. Elle est exécutée par la guillotine, un acte qui scelle son destin et symbolise la fin de la monarchie absolue en France. Les accusations portées contre la dernière reine de France ont profondément marqué son déclin. Sa mort laisse une empreinte indélébile sur l’histoire. Encore au XXIe siècle, elle demeure une figure emblématique. Sa mise en avant lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 a suscité de nombreux débats, notamment à travers la représentation de la reine décapitée !