En ce mercredi 14 octobre, jour de cinéma, nous nous intéressons aux "chirurgiens" des films, qui volent au secours des œuvres du septième art. Près de la place de Clichy, huit étages au-dessus du Pathé Wepler, une salle parisienne historique devenue multiplex se trouvent des bureaux aux allures de bloc opératoire, dans lesquels se sont rendus nos confrères du journal Le Point.
Ici, à "l'Image retrouvée", la succursale française de "L’Immagine Ritrovata" de Bologne, les patients ne sont pas des humains mais des bobines de vieux films. "C'est bon, elle est sauvée" se réjouit Anissa, chargée de réparer une pellicule 35 mm de Seul dans la nuit, un polar de Christian Stengel sorti en 1945, où jouent Bernard Blier et Sophie Desmarets.
Dans ces locaux, on soigne les films comme de grands brûlés en soins intensifs. On leur fait faire un toilettage pour réparer à la main les cassures ou les mauvais raccords de la pellicule puis les bobines sont ensuite scannées, et là ce sont les pros du numérique qui poursuivent les "soins". Les spécialistes de la retouche sur ordinateur traquent la rayure, la trace de doigts ou le faux pli en comparant avec la bobine originale.
Davide Pozzi est l'un de ces chercheurs d'art et chaque film qui lui est confié ressemble à une grande aventure. Il se souvient avec émotion de l'incroyable jeu de piste qu’il a dû orchestrer pour restaurer le tout premier film de Chaplin, une œuvre de 1914 intitulée Pour gagner sa vie.
Ce film lui a valu des années de recherches dans les cinémathèques du monde entier pour recoller les morceaux et retrouver les intertitres dans les listes de la censure en Suède. Plus récemment, il s'est attaqué à La Roue d’Abel Gance, un vrai fantasme de cinéphile puisque ce film n'a été projeté qu'une seule fois, le 16 février 1923, au Gaumont-Palace, à Paris.
Pour reconstituer le montage, il a fallu s'appuyer sur les 117 pièces musicales qui accompagnaient le film muet ce soir-là. Un travail de titan mais le jeu en vaut la chandelle.
La difficulté est de rester fidèle à l'original même du film même si les cinéastes sont les premiers à vouloir profiter de la restauration pour tout repeindre du sol au plafond.
C'est ce que confirme Jean-Paul Rappeneau, pour l'un de ses films : "Pour Le Sauvage, avec Yves Montand et Catherine Deneuve, j’ai supprimé une scène de course-poursuite tournée sur le périphérique de Caracas. J’avais sans doute voulu donner un petit air américain à mon film. Avec le recul, c’était complètement raté". L'article "La clinique des chefs-d'œuvre", est à retrouver dans le magazine Le Point cette semaine.
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