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4 min de lecture
L'application WhatsApp
Crédit : MATTHIAS BALK / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
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Une certaine confusion règne autour des dernières fonctionnalités intégrées par Meta à sa messagerie WhatsApp. Réputée pour sa sécurité, basée sur le chiffrement de bout en bout qui protège par défaut les discussions de ses plus de 2 milliards d'utilisateurs, l'application au carré vert suscite depuis plusieurs semaines l'inquiétude de certains de ses usagers.
Comme le rapporte le site Numerama, des messages alarmistes relayés dans des groupes de discussions sur la plateforme mettent en garde contre un affaiblissement de sa confidentialité. En cause : l'introduction en début d'année de Meta AI, l'assistant conversationnel basé sur l'intelligence artificielle générative censé améliorer l'expérience des utilisateurs.
D'après ces messages circulant sur la plateforme, il serait urgent d'activer l'option "confidentialité avancée" pour que l'IA de Meta ne puisse pas "accéder légalement aux messages des discussions de groupe, aux numéros de téléphone des membres et même aux données personnelles stockées sur les téléphones".
Si ces alertes méritent d’être nuancées, car elles associent des fonctions et notions qui ne sont pas encore toutes déployées en France et qui ne présentent pas nécessairement de lien de causalité entre elles, elles n’en restent pas moins révélatrices de craintes légitimes. Elles traduisent surtout une profonde incompréhension face aux derniers changements opérés par Meta sur sa plateforme, et au manque de transparence de l’entreprise quant à leurs conséquences pour la vie privée des utilisateurs.
Les craintes se fondent d'abord sur l'intégration fin mars de Meta AI, dont le déploiement rapide et massif sur toutes les messageries de Meta a pu être perçu comme envahissant par les usagers des plateformes du groupe. Symbolisé par un cercle bleu flottant à côté des conversations, ce chatbot ne peut pas être désactivé. Mais ses accès sont censés être strictement cloisonnés.
En théorie, Meta AI ne peut pas accéder aux messages des discussions privées, ni aux contacts, ni aux données des téléphones. Il n'a accès qu'aux messages échangés avec lui lorsqu'il est sollicité. Un flou entoure toutefois le traitement des données des discussions où le chatbot a été activé. Même si un des participants à la conversation n'y a pas consenti personnellement, toute interaction directe avec Meta AI expose les informations transmises dans le chat aux systèmes d'IA du groupe. Dans ces conditions, le plus simple à ce stade est d'éviter de lui parler de sujets trop personnels ou sensibles si vous ne voulez pas que ces renseignement soient exploités par Meta et ses puissants outils de ciblage publicitaire.
Le lancement du service a en outre été accompagné par un changement majeur dans la politique de confidentialité de Meta qui s'octroie depuis le 27 mai le droit d'utiliser les données publiques de ses utilisateurs pour entraîner ses modèles d'IA. S'il est possible de refuser cette nouvelle collecte d'informations personnelles au moyen d'un formulaire d'opposition, des experts ont déjà dénoncé l'opacité du dispositif et l'incertitude qui entoure la base légale et le véritable périmètre de ce traitement, dont la conformité est toujours en cours d'analyse au niveau européen.
Une autre crainte a trait au lancement à venir d'une fonctionnalité de Meta AI pour résumer les messages non lus dans une discussion. Cet outil doit permettre aux utilisateurs de saisir rapidement les informations principales d'une conversation sans avoir à la lire en détail. Annoncé fin juin, il est toujours en cours de déploiement aux Etats-Unis et aucune date n'a été communiquée pour la France.
En attendant, Meta a déjà insisté sur les gardes fous prévus pour protéger les données de ses usagers. Les résumés de conversations ne seront pas activés par défaut mais déployés sous la forme d'une option facultative. Et l'entreprise assure avoir mis en place un cloisonnement strict afin que les conversations et les résumés par l'IA ne soient pas connus de WhatsApp : les contenus seront anonymisés, chiffrés et traités sur des serveurs distants dans des environnements sécurisés de façon à ce que que ni Meta, ni un tiers ne puissent les consulter. Mais des experts ont déjà émis des doutes sur la possibilité technique de garantir et vérifier une telle confidentialité, a fortiori dans la mesure où l'entreprise conserve seule la maîtrise de l'infrastructure.
Enfin, le dernier point évoqué dans les messages d'alertes est une option nommée "Confidentialité avancée de la discussion". Cette fonctionnalité existe réellement, elle a été lancée en France fin avril. Mais elle n'a pas les pouvoirs que lui prêtent ces boucles de messages. Elle permet simplement de rendre les messages plus privés en limitant le risque de voir le contenu d'une discussions extrait en dehors de WhatsApp.
Lorsque cette option est activée dans les discussions ou dans les groupes, la messagerie bloque l'exportation des messages, le téléchargement automatique des photos, vidéos et notes vocales sur les smartphones et empêche de mentionner Meta AI dans la conversation pour lui poser des questions. "De cette façon, tout le monde est sûr que personne ne peut extraire de contenu de la discussion", explique l'entreprise.
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