Meta lance une application dédiée à l'intelligence artificielle : à quoi sert cette nouvelle rivale de ChatGPT ?

Meta franchit une nouvelle étape dans sa course à l’intelligence artificielle avec le lancement, ce mardi 29 avril, de sa première application autonome dédiée à Meta AI. Un mois après avoir intégré son assistant conversationnel dans Facebook, Instagram et WhatsApp, le groupe de Mark Zuckerberg s’attaque désormais de front aux poids lourds du secteur, comme ChatGPT, Google Gemini, Perplexity, Claude ou encore Le Chat de Mistral.

L'application est disponible en France dès à présent, mais la mise à jour vers ses fonctionnalités complètes semble progressive. Sollicité par RTL, Meta n'avait pas encore donné suite à nos questions à l'heure où était publié cet article.

Dévoilée lors de la conférence Llama Con, l’application repose sur les performances de Llama, le modèle de langage maison en open source, téléchargé plus d’un milliard de fois selon Meta. Sa dernière version, présentée début avril, ambitionne de proposer des échanges plus fluides et personnalisés, grâce à une compréhension affinée du langage naturel. L’application Meta AI permet de dialoguer aussi bien par écrit qu’à l’oral. Les utilisateurs peuvent formuler leurs requêtes à la voix et demander à l’assistant de mémoriser certaines informations personnelles pour les réutiliser lors de futures conversations. 

Un fil "Découverte" pour donner une dimension sociale à l'IA

Comme ses principaux concurrents, le chatbot de Meta est connecté à Internet, ce qui lui permet de fournir des réponses actualisées et plus riches. Si l'utilisateur en a donné l'autorisation, Meta AI peut aussi aller chercher des éléments sur ses comptes Facebook ou Instagram pour personnaliser ses réponses. Cette fonctionnalité est exclusive aux États-Unis et au Canada pour l'heure, Meta n'a pas donné d'informations sur les autres marchés. Mais le groupe a annoncé début avril qu'il allait bientôt pouvoir exploiter les informations publiques des comptes Facebook et Instagram de ses utilisateurs européens pour peaufiner ses modèles d'intelligence artificielle. Les usagers des plateformes concernées ont jusqu'au 27 mai pour exprimer leur refus à ce traitement de leurs données.

L’application propose aussi un fil "Discover", pensé comme un espace d’inspiration communautaire pour démystifier les usages de l’IA. Ce fil d'actualité fait apparaître les interactions avec Meta AI des autres personnes, notamment les amis Instagram et Facebook qui ont choisi de partager leur activité. Avec cette section, Meta cherche à introduire une dimension sociale à l’intelligence artificielle générative, jusqu’ici majoritairement utilisée pour des usages individuels et personnels depuis sa démocratisation. Une approche que les autres géants du secteur, à commencer par ChatGPT, pourraient bien adopter à leur tour dans les prochaines semaines.

Des Ray-Ban dopées à l'IA pour faire oublier le lancement poussif de Meta AI

L'application Meta AI prend la relève de Meta View, l'application jusqu'alors dédiée à la gestion des lunettes intelligentes Meta Ray-Ban, écoulées à deux millions d'exemplaires et présentée par Meta comme "la nouvelle catégorie de produits la plus prometteuse de l'ère de l'IA". Ce changement intervient alors qu’une mise à jour très attendue arrive enfin en Europe. Jusqu’ici limitées à la capture de photos, de vidéos et à la lecture musicale, les lunettes gagnent de nouvelles fonctionnalités avec l’intégration de Meta AI : outre les échanges avec l'assistant, elles peuvent désormais traduire des langues étrangères en temps réel et analyser leur environnement grâce à la vision par IA, en filmant ce qui les entoure pour répondre à des questions contextuelles. 

En misant sur ces innovations avant l’été, Meta espère relancer l’intérêt pour ses lunettes connectées et ancrer davantage son intelligence artificielle dans le quotidien du grand public. L'entreprise tente également de redorer l'image de son assistant après un lancement difficile, marqué par des critiques sur ses performances limitées, sa présence jugée envahissante dans les applications du groupe, et ses pratiques controversées en matière de collecte de données personnelles.

En retard sur ses principaux concurrents dans la course aux assistants intelligents, Meta a injecté des milliards de dollars dans le développement de l’IA. Le groupe mise désormais sur la puissance de ses plateformes sociales Facebook, WhatsApp et Instagram pour imposer Meta AI comme un acteur incontournable du secteur.

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