"Je ne sais pas ce qu'il ne sait pas de moi" : ces jeunes qui font de ChatGPT leur thérapeute

En Californie, deux parents accusent ChatGPT d'avoir poussé leur fils au suicide. Adam, un adolescent de 16 ans, s'est pendu après s'être confié pendant plusieurs mois à l'intelligence artificielle. Leurs conversations sont glaçantes. ChatGPT lui donne des conseils pour réaliser un nœud coulant, et l'intime de ne rien dire à ses proches.

Aucun cas similaire n'a été remonté en France. Mais de plus en plus de jeunes font de ChatGPT leur confident, voire leur thérapeute. Une tendance inquiétante illustrée par des milliers de témoignages sur les réseaux sociaux d'internautes qui utilisent ChatGPT pour leur suivi psychologique, faute de pouvoir se payer un professionnel ou de trouver un rendez-vous. 

"Je lui parle de tout, de ce qui se passe au bureau, de tout. Je ne saurais même pas vous dire ce qu'il ne sait pas de moi aujourd'hui, c'est fou. J'avais vraiment l'impression que c'est 'un humain'", a confié Ornella, 27 ans, au micro de RTL.

Pour Samuel Comblez, le président de l'association e-Enfance, le risque est que les utilisateurs humanisent ChatGPT qui "n'est pas là pour comprendre une émotion". "L'intelligence artificielle va répondre de manière froide. Et c'est là où il faut être prudent et inviter les jeunes à mettre cet outil à sa bonne place", a-t-il expliqué.

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Si ChatGPT est toutefois configuré pour orienter les personnes fragiles vers des professionnels de santé, l'application a des failles et pousse parfois, d'après Samuel Comblez, "à l'isolement" de certains qui peuvent s'éloigner peu à peu de leurs proches.