ChatGPT, Midjourney, Gemini... La présidentielle américaine de 2024 sera-t-elle celle de l'IA ?

Technologie fondamentale de l'année écoulée, portée par l'avènement de ChatGPT, l'intelligence artificielle promet d'alimenter encore les débats en 2024, où elle sera centrale dans l'élection présidentielle américaine et plus que jamais au coeur d'une bataille entre les géants de la tech.

L'application chatGPT sur smartphone (illustration).

Crédit : OLIVIER MORIN / AFP

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On a découvert ChatGPT il y a un an. Une chose est sûre : on va continuer à le voir grandir l'année prochaine. L'IA risque d'alimenter encore les débats en 2024. Notamment autour de l'élection présidentielle américaine. Sera-t-elle celle de la victoire de l'IA ? Les élections américaines sont souvent des laboratoires pour les nouvelles technologies.

En 2008, Barack Obama a été le premier président connecté avec la découverte de Facebook. En 2017, Donald Trump a été le premier président influenceur, avec une présidence sous Twitter. 2024 est déjà une campagne électorale sous intelligence artificielle. Avec un duel entre ChatGPT et ses concurrents qui s'organisent et occupent le terrain.

ChatGPT s'est imposé très vite après son lancement grand public. On a commencé à jouer avec ce chatbot comme avec un petit singe savant. Le succès fut fulgurant : 100 millions d'adeptes en 2 mois. Il avait fallu 2 ans et demi à Instagram pour arriver à ce niveau. Aujourd'hui, c'est l'âge de raison pour ChatGPT. Ses concurrents se sont organisés très vite. Google a créé son ChatGPT qui s'appelle Bard et a déjà présenté son évolution plus avancée Gemini.

Microsoft est devenu l'actionnaire principal d'OpenAI, maison-mère de ChatGPT, pour développer son application IA. Meta, maison-mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, a mis au point un logiciel de conversation similaire baptisé LLAMA. Tout est allé très vite : c'est une course de vitesse à grands coups de milliards de dollars qui se joue. Certains géants de la tech pourraient tomber dans les prochains mois si jamais ils rataient la marche de l'IA.

L'industrie a largement basculé du côté de l'IA

C'est l'âge de raison aussi parce que l'IA devient une bagarre morale. Des grands noms de l'intelligence artificielle demandent maintenant de faire une pause sur le développement de cette technologie. Ils ont peur que la machine ne dépasse l'homme comme dans les romans de science-fiction. On les appelle les "altruistes effectifs".

Ils estiment que l'IA va détruire l'humanité, qu'on ne maîtrise déjà plus les fake news avec des fausses images proposées par Midjourney ou Dall-E. Ils redoutent les clones vocaux qui permettent de créer des chansons inédites avec des artistes disparus. L'un des pères de l'IA, un ex de Google, Geoffrey Hinton, demande que l'homme reprenne la main et stoppe le développement de l'IA. Ils posent des questions légitimes.

On voit bien que l'industrie a largement basculé du côté de l'IA. On trouve des couches d'IA dans l'analyse médicale, dans la gestion à distance d'usines, à la bourse, dans l'aéronautique, dans la météo, dans l'automobile... Certains altruistes effectifs ont même essayé de dégager Sam Altman, le créateur de ChatGPT. Ça n'a duré que 48 heures et Sam Atman sera forcément l'un des hommes les plus puissants dans les prochaines années.

Réguler l'IA et éviter les dérives

En parallèle, les États tentent de s'organiser pour réguler l'IA et éviter les dérives. L'Europe est en pointe sur cette régulation. Elle va encadrer le recours à l'IA avec l'IA Act qui impose un certain nombre de garde-fous. Première étape : s'assurer que les sources données à l'IA sont fiables, car il y a aujourd'hui trop de thèses complotistes qui circulent et peuvent être utilisées par les algorithmes.

Ensuite, bien sourcer pour bien rémunérer les droits d'auteurs et savoir que quelque chose qui est produit par l'IA l'a été comme tel. Pour des données sensibles de santé, éducation, armée... On imposera la supervision d'un être humain et on interdira l'usage de la reconnaissance faciale avec de l'IA dans les caméras de sécurité dans les villes. L'IA se développera si elle s'impose des règles du jeu, autant les imposer d'entrée comme le souhaite l'Europe sans entraver le développement des entreprises bien sûr.

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