Pourra-t-on bientôt acheter ses médicaments sur Amazon ? Un projet de loi présenté ce mercredi 5 février en Conseil des ministres vise en tout cas à assouplir les conditions de vente en ligne des médicaments.
Une atteinte au monopole des pharmaciens très mal vue par les professionnels du secteur qui redoutent une concurrence déloyale. La grande distribution a déjà essayé de s'insérer dans un marché ultra-concurrentiel avec l'autorisation de la vente de tests de grossesse et d'ovulation en grande surface en 2013.
Pour Philipe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, "ce projet de loi est désespérant car il va déstructurer le réseau d'officines". Il estime en effet "être opposé à ce projet car il est un pas vers Amazon et conduit dans un temps deux à ce que n'importe qui puisse vendre des médicaments qui sont un bien de santé et non un bien de consommation".
Pour le porte-parole des pharmaciens, cela va également impacter les patients en territoires ruraux, en "déstabilisant les officines de proximité". Si pour l'instant, le projet de loi assouplissant la vente en ligne des médicaments concerne "uniquement les médicaments sans ordonnance", cela irait selon lui à l'inverse du mouvement qui pousse à remettre les médicaments comme le Doliprane derrière le comptoir pour en réduire la consommation.
"Nous avons fait une proposition pour que l'ensemble des officines françaises puisent avoir un prolongement digital", plaide Philippe Besset, qui ne souhaite pas voir des géants du commerce en ligne s'insérer dans le secteur pharmaceutique. Le président de Fédération des syndicats pharmaceutiques de France estime que le projet de loi qui avait été discuté avec Agnès Buzyn a été complètement modifié par Bercy.