"Un sol bétonné, tâché" : à l'hôpital de Langres, un patient raconte avoir été installé dans un ancien garage

Gérald était hospitalisé depuis 24 heures à peine, quand il s'est retrouvé allongé sur un lit installé dans un ancien garage de l'hôpital de Langres, réaménagé tant bien que mal pour accueillir des patients dans un établissement saturé.

Frappé d'une douleur extrême à l'intestin, Gérald s'est rendu aux urgences pendant ses vacances. L'inflammation est sérieuse, il doit être hospitalisé pour deux nuits. Après son arrivée, le personnel lui indique qu'il va devoir changer de chambre et se rendre dans une annexe de l'hôpital faute de place.

"Il n'y avait aucun lit disponible sur les étages de l'hôpital, raconte-t-il. On m'a délogé à 1 heure du matin dans ce fameux garage qui servait avant pour faire transiter les SAMU et donc déposer des malades." "C'est un vrai garage, assure-t-il. Physiquement, vous avez deux portes de garage aux extrémités, un sol bétonné, brut, taché... Un boucan, un brouhaha d'enfer."

Cette situation dure depuis de nombreux mois. Quatre à cinq lits sont disposés dans ce garage, séparés par des paravents. Il ne considère pas pour autant avoir été mal soigné. "Les soins sont les mêmes, ça ne change rien, concède-t-il. Le personnel soignant est désœuvré de vous transporter dans ce lieu qui est totalement archaïque, qui est en deçà de la désespérance du sanitaire aujourd'hui."

"Au moment du Covid, ce local a commencé à servir à hospitaliser les personnes, l'affaire aurait dû s'arrêter là, témoigne une ancienne infirmière de l'hôpital de Langres qui a contacté RTL. Mais entre-temps, des lits ont fermé dans l'établissement. Le personnel est désolé de cet état de fait. J'ai la mobilisation autour, faire bousculer les choses et remettre les gens autour de la table pour proposer le meilleur."

L'hôpital de Langres dit avoir alerté à au moins six reprises l'ARS du Grand Est ces derniers mois sur cette situation des sollicitations qui seraient restées lettres mortes.