Une enquête sur les dangers du vapotage. Des chercheurs du laboratoire de l’École des Mines de Saint-Étienne étudient les effets de la e-cigarette depuis plus de 10 ans maintenant. Pour évaluer cette toxicité, ils doivent d'abord comprendre où se déposent les particules de la cigarette électronique dans nos poumons.
Pour cela, Jérémie Pourchez, le directeur de recherche, a mis au point une machine originale. "Il s'agit d'un poumon de porc qu'on a récupéré aux abattoirs afin de faire respirer ce poumon de porc", indique-t-il au micro de RTL. L'organe est installé dans une boîte. D'un côté, on connecte une pompe pour le faire respirer. De l'autre, une tête humaine imprimée en 3D avec une cigarette électronique dans la bouche.
Pourquoi un poumon de cochon ? "Le cochon est un animal qui est très proche d'un point de vue physiologique respiratoire de l'être humain. On va pouvoir mesurer le dépôt des aérosols dans les voies respiratoires", explique-t-il. "Pour quasiment tous les modèles de cigarettes électroniques, on a une taille de particules d'aérosols qui est autour d'un micron. C'est une excellente taille, on peut aller de manière très profondément dans les voies respiratoires", ajoute-t-il.
Les produits toxiques vont pénétrer très profondément dans les poumons. Un constat plutôt inquiétant à première vue. Mais ces particules sont-elles nocives ? Pour le savoir, ces chercheurs utilisent une autre machine qui, cette fois-ci, expose des cellules humaines à de la fumée de e-cigarette.
"Donc on a des cellules de nez, des cellules bronchiques, donc vraiment le haut de l'arbre respiratoire, voire même des cellules d'alvéoles, donc c'est-à-dire vraiment le fond des poumons. On va venir amener les cellules dans ce qu'on appelle une chambre d'exposition, mettre un tuyau avec notre cigarette au bout, on fait une vingtaine de bouffées et 24 heures après, on va tester la toxicité", décrit Clément Mercier, ingénieur de recherche.
La machine inspire sur une cigarette électronique et dépose la fumée sur ses cellules pulmonaires. Les chercheurs ont ainsi pu inspecter des centaines de e-liquides.
Les chercheurs ont déjà pu établir quelques résultats. L'arôme de cannelle est par exemple plus nocif que les autres car "c'est un arôme qui peut se dégrader en se chauffant et émettre un gaz qui peut être toxique", précise Jérémie Pourchez. Le liquide est donc à éviter.
Ils ont aussi scruté les trois arômes les plus consommés en France, menthol, fruits rouges et tabac, mais n'ont pas repéré de toxicité. En revanche, certains produits chimiques présents dans la plupart des e-liquides peuvent irriter les voies respiratoires.
"Le propylène glycol, qui est l'un des composants de la cigarette électronique, ça peut provoquer une irritation, parfois des toux. Donc ça, c'est des choses qui sont bien documentées. Et le conseil que l'on peut utiliser, c'est d'être plutôt sur des dispositifs sur lesquels on va moins chauffer, qui ont une faible puissance et qui permettent de faire des petites bouffées", conseille le directeur de recherche. Aujourd'hui, 5% des Français fument tous les jours la e-cigarette, dont la nocivité est, selon toutes les études, incomparable à celle du tabac.
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