Belgique : il est désormais interdit de montrer les paquets de cigarettes dans les bureaux de tabac

Il est intéressant de se pencher sur le cas de la Belgique où dès le 1ᵉʳ avril 2025, les vendeurs de tabac n'auront plus le droit de montrer les paquets de cigarettes à leurs clients.

"Cachez ces clopes que je ne saurais voir", les buralistes, et tous les revendeurs belges comme les supermarchés, ont ordre, dès demain, selon la loi, de dissimuler les cigarettes, cigares, tabac à rouler, et autres vapoteuses. Il est désormais interdit de les exposer aux yeux des clients, y compris à l'intérieur de leurs propres magasins.

Ça veut dire la fin des étagères remplies de paquets à la caisse derrière le vendeur. Paquets qui comme en France, sont déjà de couleur neutre avec photos horribles en évidence. Eh bien même ça, c'est trop dorénavant. Et si les revendeurs ne les cachent pas, l’État belge pourra infliger au moins 2.000 euros d’amende.

Un rideau pour dissimuler les produits à base de tabac

C'est le quotidien La Voix Du Nord qui nous embarque à la frontière, à Callicanes, un morceau de goudron, entre Steenvoorde et Poperinge, où on vient pour l'essence moins chère, pour faire le plein d'alcool, et de cartouches de cigarettes.

Chez Maxence, on n'a pas attendu. Les cigarettes sont là, mais déjà planquées derrière un rideau noir, cachées à la vue. Pas disparues, dissimulées, comme une honte, mais qu'on a encore le droit d'écouler si on le montre plus, et si on ne le dit pas trop fort.

"C’est ridicule. On vend du tabac ici alors pourquoi le cacher ?", se demandent les clients en observant le nouveau décor.

"C'est la loi," leur répond le vendeur belge. On peut trouver ça absurde, mais on imagine que c'est dans un but de santé publique.

Le site "Santé Belgique" explique que cette décision s'inscrit dans une volonté de réduire la visibilité du tabac, notamment auprès des jeunes, et de diminuer les achats impulsifs.

Des mesure appliquées aux fumeurs belges devant encore faire leur preuves

Il y a également d'autres mesures encore : interdiction de vendre du tabac si le magasin fait plus de 400 mètres carrés. Ça, c'est pour empêcher les supermarchés d'en vendre.

Mais retournons à la frontière, chez Marc Vandecasserie, patron d'un Tiffany’s. Il a deux magasins là-bas, alors il a juste déplacé le bureau de tabac dans le plus petit des deux, pour ne pas être sanctionné.

"On peut être en colère, dit-il, "de toute façon, ça ne changera rien. On doit suivre la loi". Imaginons la suite, dans un futur absurde. Face au fléau du sucre, les vitrines des boulangeries devront désormais être opaques. 

Les croissants au beurre limités à un par jour et par personne. Les bouteilles des cavistes remplacées par des flacons neutres, sur des étagères fermées à clefs. On n'en est pas encore là.

Mais les clients des tabacs, interrogés dans la presse, ne se font pas d’illusions. "Ça ne change rien. Ceux qui fument, ça ne va pas les empêcher de fumer".

Ça change peut-être la bonne conscience collective, ou les rapports d'activités des ministères. Mais il y a, dans cette petite réforme, une grande question qui peut tous nous faire réfléchir : peut-on lutter contre une addiction en choisissant de dissimuler son existence ?

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