Stress, anxiété, contrariétés : comment ne plus compenser par la nourriture ?

Quand on est stressé, il est fréquent de se tourner vers la nourriture pour s’apaiser. C’est classique et cela se comprend. Le stress et l’anxiété nous poussent à consommer des aliments riches en calories, plus gras ou plus sucrés. Ces aliments sont réconfortants car ils activent immédiatement le "centre du plaisir" de notre cerveau.

"Quand on est stressé, on libère aussi des hormones du stress, comme le cortisol, qui augmentent l’appétit et l’envie de manger chez la plupart des personnes, souligne le Pr Florian Ferreri, psychiatre et auteur de La box déstressée (ed. Hachette pratique). Par conséquent, on est poussé à consommer plus. C’est psychologique mais aussi physiologique. Et avec le temps, cela entraîne souvent une prise de poids."
Si on a tendance à se réfugier dans la nourriture pour calmer une tension qu’on ressent, mais que cela reste occasionnel, ce n’est pas un problème. Cela le devient lorsque c’est très régulier et qu’à la moindre contrariété, on mange.
 
Là, il va falloir casser cette habitude et mettre en place d’autres stratégies. Déjà, il faut prendre conscience que cette habitude est mauvaise. Ensuite, une chose efficace dans la gestion du stress, c’est d’avoir une activité physique régulière car cela régule énormément l’appétit et les pulsions alimentaires en calmant le système nerveux.
 
Il faut savoir qu’une pulsion alimentaire ne dure pas longtemps. Alors, l’un des moyens d’y résister, c’est de ne pas avoir chez soi ou à son travail des friandises, des aliments de "malbouffe", car le temps de sortir et d’aller en acheter, l’envie sera passée.
 
En plus, si ces aliments convoités sont hors de vue et de portée, cela oblige à trouver d’autres solutions que la nourriture pour s’apaiser. Ça peut être passer un coup de fil à un ami, sortir pour s’aérer... L’activité qu’on va choisir un jour ne conviendra peut-être pas la fois suivante. Il ne faut pas hésiter à tester plusieurs choses.

Une technique de respiration pour surmonter ses fringales

Si on a très peu de temps, on peut faire un exercice de respiration. "La cohérence cardiaque, c’est très efficace", affirme le psychiatre. Et cela ne prend que 5 minutes ! On peut trouver des applis gratuites à télécharger pour s’entraîner. Cela consiste à ralentir sa respiration.
 
On fait 6 respirations par minute. Cela revient à inspirer cinq secondes puis à expirer cinq secondes.
En 5 minutes, cette technique procure un apaisement, qui peut vraiment aider à surmonter son envie alimentaire. 

Gérer les dérapages, se fixer des limites

Si malgré ses efforts, on se rue sur la tablette de chocolat ou sur les chips, on fait en sorte de ne pas tomber dans le "n’importe quoi". On essaie de ne pas manger à toute allure, sans s’arrêter. C’est le piège de la compulsion : on peut ingurgiter des quantités importantes d’aliments gras ou sucrés. "Il faut donc essayer de ralentir les choses dans la mesure du possible", dit le Pr Ferreri.
 
On accepte de compenser par la nourriture, mais on va essayer de se fixer une certaine limite. Par exemple, tant de carrés de chocolat, tant de biscuits... Pour cela, les conditionnements en portions peuvent aider.

On essaie de savourer ce qu’on mange sans culpabiliser. De toute façon, culpabiliser ne sert à rien. Et on évite aussi de se "punir" en se mettant après à la diète, pour ne pas tomber dans le cercle vicieux : "Je me prive, je suis frustré, et je craque".