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Santé : quels sont les impacts du bruit au travail ?
Une étude de l'Association Nationale de l'Audition alerte sur les effets et les dangers du bruit au travail.
Des employés au sein d'une entreprise (illustration).
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
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En fonction du métier, nous ne sommes pas tous exposés au bruit de manière équitable. Néanmoins, selon une étude réalisée par l'Association Nationale de l'Audition, 62% des actifs en France se disent gênés par le bruit sur leur lieu de travail. Ce chiffre a bondi ces dernières années, 49% des actifs disaient exprimer cette gêne en 2021.
Ces nuisances sonores ne touchent pas forcément tous les secteurs d'activité. Si vous avez un bureau individuel ou que vous travaillez seul dans un musée, vous êtes moins concerné. Parmi les métiers qui se plaignent le plus du bruit, on retrouve logiquement les métiers de bouche, la restauration, les bars, les boîtes de nuit, mais également le bâtiment ou encore l'agriculture.
Plus surprenant, les actifs qui partagent un bureau ont aussi un problème avec le bruit au travail. 74% des salariés qui sont installés dans un open space sont gênés. Ce mode d'installation ne fait qu'augmenter ces dernières années.
Les effets néfastes sur notre santé
L'impact du bruit au travail est double. D'abord, il y a un impact sur l'audition. Être toute la journée dans un environnement bruyant augmente le risque de surdité, de bourdonnement dans les oreilles. Selon l'étude de l'Association Nationale de l'Audition, 32% des actifs ont des acouphènes en sortant du travail. À l'inverse, certains peuvent aussi développer un handicap qui est mal connu, appelé l'hyperacousie. C'est le fait d'avoir les oreilles trop sensibles et donc d'entendre tous les sons de notre environnement beaucoup trop fort.
L'autre impact du bruit concerne la santé mentale. Quand nous travaillons dans le bruit, nous sommes obligés de nous concentrer beaucoup plus sur notre tâche, demandant une charge cognitive beaucoup plus importante. Et donc, en fin de journée, nous sommes plus irritables. 60% des actifs en France disent qu'ils se sentent fatigués ou irritables à cause du bruit au bureau. 50% d'entre eux estiment que les nuisances sonores décuplent le stress. 33% disent que le bruit au travail engendre des troubles du sommeil le soir à la maison.
À partir de quel niveau sonore, le bruit au travail génère-t-il des conséquences négatives ?
De plus en plus d'études s'intéressent à cette question. L'une d'entre elles a, par exemple, soumis des salariés à deux tests auditifs, l'un avant et l'autre après une journée de travail de sept heures. Ces salariés travaillaient, dans cette étude, avec un niveau sonore de 70 décibels, c'est-à-dire un open space qui est assez bruyant. Ils ont eu une perte auditive en fin de journée, a démontré l'étude. Cette perte auditive est réversible la plupart du temps.
Le risque est encore plus important pour d'autres travailleurs. Le BTP, les usines, la restauration sont les métiers les plus à risque. La médecine du travail s'intéresse aussi de près aux salariés qui ont un casque sur les oreilles toute la journée. Si vous voulez mesurer le niveau de bruit sur votre lieu de travail, de nombreuses applications pour smartphones, appelées des sonomètres, existent. Elles permettent de mesurer les décibels dans l'environnement. Et certaines montres connectées ont aussi cette fonction.
Faire le test au bureau peut valoir le coup. Si vous ressentez une gêne auditive, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin traitant ou à un ORL. La perte auditive est un vrai problème de santé publique. L'OMS estime que, d'ici 2050, un quart de la population pourrait souffrir d'un problème d'audition, y compris les jeunes. Les associations réclament d'ailleurs plus de prévention sur le sujet.
