Santé : les Français sont-ils accros aux médicaments ?
En moyenne, chaque Français consomme 40 boîtes de médicaments par an, tout âge confondu. Un chiffre trop élevé, que la Sécurité sociale veut faire baisser.
"Le bon traitement, c'est pas forcément un médicament. La Sécurité sociale lance une nouvelle campagne pour limiter la surconsommation de médicaments. Et il est vrai qu'on dit souvent que les Français sont les plus gros consommateurs de médicaments du monde, avec 40 boîtes par an et par personne. Et si on fait clairement encore partie du haut du panier, on n'est plus les pires.
Selon, l'OCDE a dressé la liste des pays qui dépensaient le plus en médicaments, et la France est huitième mondiale. On était deuxième au monde en 2000, donc on a quand même progressé. Mais on est toujours dans le trop trois en Europe des plus gros consommateurs, juste derrière l'Espagne et l'Allemagne.
Les médicaments qu'on consomme sont le Doliprane, très largement en tête avec plus de 300 millions de boîtes remboursées l'an dernier au total - cela ne compte pas celles qui sont achetées sans ordonnance - en deuxième position une autre marque de paracétamol, le Dafalgan. Dans le reste du top 10 on retrouve le Lévothyrox, qu'on prend contre les problèmes de thyroïdes, des vitamines, ou encore des traitements pour le cœur.
L'Assurance maladie a remboursé au total plus de 25 milliards d'euros de médicaments en 2023. Une tendance à la hausse. Pour le comprendre, la CNAM (Caisse nationale de l'Assurance Maladie) a réalisé un sondage auprès de 2.000 Français et de médecins généralistes. Il conclut que les patients qui vont chez un médecin s'attendent pratiquement toujours à recevoir une ordonnance.
82% des généralistes disent même qu'ils ressentent une forme de pression de la part des patients pour obtenir un médicament. Résultat : dans quatre cas sur cinq, les médecins donnent une ordonnance, même si ce n'est parfois pas nécessaires.
La Sécu demande donc aux médecins de ne prescrire que lorsque c'est vraiment nécessaire. Elle va aussi leur rappeler les bonnes quantités à délivrer pour chaque pathologie, mais aussi à les inciter à faire le point avec leurs patients qui prennent plusieurs traitements en même temps, notamment les plus âgés.
L'idée, c'est d'inciter les médecins à refaire le bilan avec eux, voir s'il n'est pas possible de réduire un petit peu les doses. Enfin, la CNAM insiste à nouveau sur les antibiotiques. L'objectif, c'est de baisser notre consommation de 25% d'ici trois ans.
