Rentrée scolaire : 38% d'enfants porteurs de handicaps ont moins de 12 heures d'école par semaine

La rentrée scolaire se rapproche à grands pas ! Dès la semaine prochaine, près de 12 millions d'élèves retourneront sur les bancs de l'école le 1er septembre. Cependant, des milliers d'enfants porteurs d'un handicap vont le faire dans de mauvaises conditions. Le réseau d'associations Unapei signale que nombreux d'entre eux n'auront pas d'accompagnement adapté à leurs besoins. 

Unapei est un réseau d'associations représentant les personnes avec des handicaps intellectuel et cognitif. Selon le ministère de l'Éducation nationale, en 2024, 519.000 enfants handicapés étaient scolarisés à l'école ordinaire. D'autres étaient en instituts médico-éducatifs, IME. Cependant, d'après la vice-présidente de l'Unapei, Sonia Ahehehinnou, 4.410 enfants sont sur liste d'attente. En attendant, ils sont "soit chez eux, soit scolarisés par défaut dans une école ordinaire", témoigne-t-elle. 

"Derrière ce nombre croissant d'enfants scolarisés, il y a une qualité d'accueil très variable, des solutions qui ne correspondent pas aux besoins, des enfants scolarisés à l'école ordinaire alors qu'ils auraient besoin d'une place en IME", explique Sonia Ahehehinnou. 

Le réseau Unapei a réalisé une enquête auprès de 38 de ses associations membres, représentant plus de 3.600 enfants. Selon leur étude,  13% n'ont aucune heure de scolarité par semaine, 38% moins de six heures et 30% entre 6 et 12 heures. Par ailleurs, seulement 19% d'enfants handicapés ont plus de 12h de scolarisation par semaine. 

Ils restent invisibles pour l'Éducation nationale

Unapei, réseau d'associations

Selon l'Unapei, les enfants handicapés "restent invisibles pour l'Éducation nationale". En effet, en juillet 2025, 65% d'entre eux n'avaient pas de numéro INE (identifiant national élève), qui permet le suivi des élèves.  

L'Unapei, qui a lancé une campagne #J'aiPasEcole, a recueilli 998 témoignages de familles sur le site www.marentree.org. À 11 ans, Léo est porteur d'autisme et a un trouble de l'attention avec hyperactivité. À la rentrée, il commence la 6e "avec seulement neuf heures de cours par semaine, alors que la Maison départementale des personnes handicapées, la MDPH, lui a notifié 15 heures", témoigne sa mère Clémentina à l'AFP.

"Il est curieux, vif, mais privé d'une vraie scolarité. Comment pourra-t-il s'intégrer plus tard dans la vie active ?", dit cette mère. Employée administrative, elle a dû quitter son travail pour s'occuper de son enfant.