Régulation en amont, maintien à domicile : quelles solutions pour désengorger les hôpitaux ?
Des directeurs d'établissements hospitaliers proposent 10 mesures destinées à désengorger les hôpitaux, notamment les services d'urgences.
Comment désengorger les hôpitaux ? Face à la crise chronique du secteur, des directeurs d'hôpitaux se sont réunis et ont proposé 10 mesures pour sortir de l'impasse. Sur fond de désertification médicale, de vieillissement de la population, les délais s'allongent sans cesse. Tout commence par une régulation systématique en amont : en clair, plus personne ne devrait se présenter aux urgences sans avoir fait le 15 au préalable.
La seule exception concernerait les patients vulnérables, les mineurs qui ne sont pas accompagnés d'un adulte, les patients admis pour un trouble psychiatrique ou encore ceux qui sont en grande précarité. Ces patients pourraient encore accéder aux urgences, car les renvoyer chez eux serait trop risqué. Ils auraient du mal à prendre rendez-vous ailleurs tout seuls ou à communiquer avec le SAMU.
Mais pour tous les autres patients, la conférence des directeurs d'hôpitaux estime qu'il faudrait systématiser la régulation. Ne seraient admis aux urgences que les patients qui viennent d'être vus par un médecin de ville qui leur a dit d'aller aux urgences ou des patients qui auront au préalable appelé le 15. Cette régulation vise à n'admettre à l'hôpital que ceux qui le nécessitent vraiment, car la Cour des comptes estimait en 2022 dans un rapport qu'un patient sur cinq aux urgences aurait tout à fait pu être pris en charge par un médecin de ville.
Encourager le maintien à domicile
Les directeurs d'hôpitaux souhaitent également rendre plus visible la saturation des lits en temps réel. Ils plaident pour une transparence totale et en temps réel sur le nombre de lits encore disponibles aux urgences. C'est déjà le cas, cette proposition concerne surtout les autres services de l'hôpital : la pneumologie, le bloc chirurgical ou encore le service de gériatrie.
Cette transparence permettrait par exemple aux SAMU ou aux pompiers de n'envoyer un patient présentant un risque d'infarctus que dans un hôpital qui a encore des places en cardiologie pour être sûr qu'une fois stabilisé, ce patient pourra être transféré rapidement, plutôt que d'occuper un lit pendant des heures, voire des jours aux urgences.
Favoriser le maintien à domicile pour les patients très âgés
Troisième pilier proposé par les directeurs : favoriser encore et toujours le maintien à domicile en particulier pour les patients très âgés, faute de place dans les services gériatriques des hôpitaux.
Ce sont souvent ces patients âgés que les urgences sont obligées de garder longtemps dans leurs services, car ils sont trop fragiles encore pour être renvoyés chez eux sans surveillance, mais suffisamment stables pour ne plus relever de l'urgence. La solution, selon les directeurs d'hôpitaux, serait de mettre le paquet sur les services de soins à domicile.
Il faut, disent-ils, travailler sur un modèle économique viable, plus attractif pour les infirmiers à domicile. Aujourd'hui, 83% des entreprises qui offrent ces soins en ambulatoire sont des TPE-PME en grande difficulté financière. Elles réclament depuis plusieurs années une reconnaissance réelle de leur statut et une meilleure rémunération.
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