Quels sont les vrais bienfaits du safran ?

On prête au safran de nombreuses vertus, dont celle d’améliorer notre humeur. Depuis l’Antiquité, on l'utilise comme un antidépresseur naturel ou un calmant. Sa réputation d’améliorer l’humeur n’est pas nouvelle. Le safran provient du pistil des fleurs d’une plante, une espèce de Crocus, Crocus sativus. Ce qui est nouveau, c’est qu’on le retrouve maintenant dans plein de produits, des compléments alimentaires, sous forme de poudre, de gummies, des gommes à mâcher, de tisanes... Il est à la mode. On parle même de "safranothérapie", c’est dire !  Le marketing n’a pas de limites.

Ne comptez pas sur le safran pour remplacer un antidépresseur ou une psychothérapie. Il n’est pas indiqué comme traitement unique en cas de dépression vraie, mais des études suggèrent qu’il peut avoir un intérêt lorsqu’on a une baisse de moral, qu’on est déprimé ou anxieux.
Le safran met le stress à distance, aide à se sentir un peu plus optimiste, et à mieux dormir si la cause de l’insomnie, c’est le stress. Il peut cependant mettre quelques jours avant d’agir.
 
On connaît encore mal son mode d’action. Il pourrait agir sur les niveaux de sérotonine et de dopamine dans le cerveau, des neurotransmetteurs impliqués dans l’humeur. Mais cela reste à clarifier. Très riche en antioxydants, il pourrait aussi protéger les cellules du cerveau du stress oxydatif. C’est d’ailleurs pour cela qu’on étudie aussi son potentiel sur des troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer. Mais pour l’instant, les résultats sont insuffisants.

Sous quelle forme le prendre ?

Il est préférable de le prendre sous forme de compléments alimentaires plutôt que sous forme de tisanes, car on ne sait pas quelle quantité de safran on absorbe en buvant une infusion. Parmi les complémentaires alimentaires, il vaut mieux choisir ceux qui contiennent des extraits de safran à ceux qui ne contiennent que certains composants du safran, comme le safranol ou la crocine. Selon les études, pour avoir un bénéfice, il faut prendre au minimum 30 mg d’extrait de safran par jour.  

Et si on utilise le safran dans l’alimentation, cela a-t-il aussi un effet ? On ne le sait pas. Les recherches ont porté seulement sur les compléments alimentaires. Il faudrait savoir comment il a été conservé, depuis combien de temps. En plus, le safran contient des antioxydants qui peuvent être détruits à la cuisson.

Comporte-t-il des risques ?

Le safran ne devient toxique qu’à partir de 5 g. C’est énorme. Et quand on sait qu’un gramme coûte entre 30 et 45 euros, - soit 30 000 euros le kilo ! - on ne risque pas de faire une overdose.
 
Le plus grand risque avec l’or rouge, l’autre nom du safran, c’est plutôt de sous-estimer ses symptômes. Par conséquent, si on ne voit pas d’amélioration après en avoir pris, il est préférable de consulter si on sent qu’on a besoin de se faire aider, et pour s’assurer qu’on ne souffre pas de dépression.