Pourquoi de plus en plus de pharmacies sont-elles obligées de mettre la clé sous la porte ?

Depuis le mois de janvier, 251 pharmacies ont fermé en France et cela pourrait dépasser les 300 d'ici la fin de l'année car le rythme s'accélère. En cause : moins de pharmaciens, un métier moins bien payé et des prix exorbitants à débourser pour reprendre une officine. La situation est assez inégale sur tout le territoire, les seules qui tirent leur épingle du jeu sont celles dans les grandes villes, qui ont trouvé d'autres ressources que les médicaments, comme la parapharmacie, avec des achats groupés pour tirer les prix vers le bas et attirer toujours plus de monde. 

Tout cela au détriment des pharmacies de quartier et des pharmacies de village qui, elles, baissent le rideau sans trouver de repreneur puisque le métier, moins rémunérateur, n'attire plus autant qu'avant, comme le déplore Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. "La marge ne couvre pas les frais d'une officine parce qu'il n'y a pas de ressources. La ressource vient exclusivement de l'assurance maladie, mais elle ne rembourse pas la personne qui s'occupe de vous donner les médicaments. Les officines de pharmacie ne peuvent pas les payer en réalité et donc elles ferment le rideau", dit-il. 

Les jeunes pharmaciens ne peuvent pas s'installer où ils veulent avec le numerus clausus. L'an dernier, 803 officines ont été reprises au prix moyen d'1,2 million d'euros. C'est plus du double du prix d'un supermarché. Une officine est de loin le fonds de commerce le plus cher et le plus long à rembourser.