Souvent, on se met des objectifs. On voudrait faire plus de sport, arrêter de fumer… mais très vite, ces objectifs peuvent nous apparaître inatteignables. La méthode Kaizen peut alors nous aider.
La méthode Kaizen, c’est une méthode japonaise d’amélioration continue. « Kai » en japonais qui veut dire "changement" et "zen", pour "meilleur". À l’origine, la méthode a été développée par Toyota dans les années 1950. Elle visait à améliorer la qualité en recherchant constamment des moyens d’augmenter les performances. Avec cette obsession de la qualité permanente, le géant japonais de l’automobile est devenu le chantre du "zéro défaut" et a réussi à occuper la première place parmi les constructeurs mondiaux.
Pour autant, la philosophie Kaizen peut aussi s’appliquer dans la vie personnelle pour s’améliorer ou atteindre ses objectifs. On ne peut pas du jour au lendemain courir un marathon ou être un excellent musicien. De même, on n’arrête pas de fumer en un jour. Un changement de comportement n’est pas un événement ponctuel. C’est le résultat d’un cheminement avec plusieurs étapes. La méthode Kaizen consiste à procéder par progrès successifs qui, mis bout à bout, nous font atteindre nos objectifs.
Pour s’améliorer et opérer des changements efficaces, il faut d’abord être capable de s’analyser, de faire le point sur ses comportements. Par exemple, si vous souhaitez marcher davantage, vous allez d’abord estimer votre nombre de pas quotidiens, puis vous allez définir un itinéraire à suivre chaque jour et le rallonger petit à petit.
Vous allez progresser à votre rythme, en essayant d’anticiper les obstacles : la fatigue ou le mauvais temps par exemple. Il faut aussi être capable de corriger ce qui n’a pas fonctionné. La méthode Kaizen prône les ajustements successifs. C’est tout l’inverse du changement brutal, en somme.
Souvent, on veut aller vite. L’exemple typique, ce sont les bonnes résolutions qu’on prend en début d’année. Elles reposent sur la croyance tacite que le changement est quelque chose qu’on réalise une fois pour toutes. Or, on doit toujours surveiller son alimentation pour rester mince, s’entraîner pour rester un bon sportif, continuer à ne pas fumer jour après jour si l'on veut vraiment en finir avec le tabac. La méthode Kaizen considère que le progrès est continu.
Totalement, car on procède par étapes successives. Prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, cela ne suffit pas forcément à être en forme, mais ça permet d’enclencher le changement et de duper notre cerveau qui n’aime pas les grands bouleversements.
En effet, lorsqu’on change brusquement nos habitudes, une partie du cerveau, l’amygdale, le perçoit comme un danger, ce qui provoque du stress. En revanche, quand nous nous engageons dans de petites actions, quand nous avançons à petits pas, notre cerveau ne se sent pas agressé et cesse de résister. Peu et souvent : c’est, selon la philosophie Kaizen, la meilleure façon d’atteindre un objectif, surtout si au départ il paraissait intimidant.
Si elle fonctionne, car ne demandant pas d’efforts insurmontables mais, juste, de la régularité, la méthode a cependant ses limites. Elle ne marche plus lorsqu’on doit faire face à des bouleversements majeurs, à des événements qu’on ne contrôle pas, comme la maladie.
Sinon, le Kaizen fonctionne bien pour améliorer ses relations, son hygiène de vie, mener à bien de nouveaux projets. Il induit moins de découragement et de sentiment d’échec que d’autres méthodes, car il permet d’avancer à son rythme. Le Kaizen encourage à être indulgent envers soi-même quand on ne progresse pas vite et donne le droit à l’erreur. D’ailleurs, un de ses grands principes, c’est : "ne pas juger, ne pas blâmer".