Quel est le rôle des réseaux sociaux dans le développement des troubles alimentaires ? RTL s'est penché sur le sujet, donnant la parole à plusieurs femmes concernées. Parmi elles, Clémentine, 26 ans, se bat contre l'orthorexie - obsession pour l'alimentation saine et peu riche - et l'anorexie depuis près de neuf ans. La jeune femme originaire des Hauts-de-France a accepté de se confier au micro de RTL.
"J'avais déjà un rapport à la nourriture compliqué", explique-t-elle d'entrée de jeu. Clémentine dit par exemple avoir souffert d'hyperphagie, elle "mangeait beaucoup", sans s'arrêter. La nourriture était pour elle "un moyen de se réfugier", face au deuil de son beau-père, loin de ses problèmes de collégienne.
Puis, un tournant l'a amenée à changer de rythme alimentaire : "J'ai voulu reprendre le contrôle sur ma vie, sur mon alimentation, sur le sport, sur ma scolarité", se souvient encore Clémentine. "Comme beaucoup de personnes, j'ai décrété un lundi 'Allez, je fais régime'", poursuit-elle.
La jeune femme se fixe alors des objectifs, de plus en plus restrictifs : "Manger sainement, bio, équilibré", bannissant petit à petit les "aliments transformés, les sucres, les graisses, le sel, les protéines" de son alimentation.
C'est le jour où je me suis fait pipi dessus que j'ai dit 'maman, je crois que j'ai besoin d'aide'
Clémentine, 26 ans, sur RTL
"Je mangeais bio, je ne mangeais que des légumes. Je ne voulais rien qui puisse polluer mon corps", témoigne Clémentine. Un menu contraignant, au point que lorsqu'elle ne pouvait pas se plier à son régime, la jeune femme faisait "des crises d'anxiété", ou jeûnait.
Bien vite, la perte de poids s'est fait ressentir : de "76 kg pour 1,72 mètre", Clémentine passe, en l'espace de six mois à 58 kg. Elle dit être "descendue jusqu'à 41 kg". En dénutrition, la jeune femme sombre : "on perd ses cheveux, ses ongles". Les complications médicales ne s'arrêtent pas là : "J'étais devenue incontinente, parce qu'on n'a tellement plus de masse musculaire qu'on ne sait plus se retenir faire pipi", explique-t-elle. "C'est le jour où je me suis fait pipi dessus que j'ai dit 'maman, je crois que j'ai besoin d'aide'", se remémore-t-elle.
Un appel à l'aide tardif, car, comme l'indique Clémentine : "Lorsqu'on a des troubles alimentaires, on a tendance à être très psychorigide, tyrannique avec l'entourage". La jeune femme dit être devenue colérique, se méfiant dès que l'on voulait influencer son alimentation. "C'était des colères monstrueuses. J'ai un souvenir où [ma mère] avait cuisiné des légumes, elle avait mis de l'huile dedans. Quand j'ai senti qu'il y avait de la matière grasse, j'ai jeté l'assiette dans la pièce", ajoute Clémentine.
Mais ce comportement ne lui a pas valu que de l'inquiétude. Une part de son entourage la félicitait de se priver, assure Clémentine. Lorsqu'elle ne prenait que des légumes à la cantine, ses camarades féminines disaient envier "son mental" : "J'étais admirée et encensée par les filles qui me félicitaient", se souvient-elle. Demander de l'aide à 17 ans l'aura sauvée.
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