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Des pesticides pourraient bientôt être remplacés par des traitements fonctionnant à l'odeur.
Crédit : STR / AFP
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Les riverains des vignes sont plus imprégnés par les pesticides que les autres Français. C'est la conclusion d'une étude nationale inédite, dévoilée ce lundi 15 septembre 2025 par deux agences sanitaires, sans déterminer à ce stade les impacts potentiels sur la santé.
"Les personnes vivant près de vignes sont plus exposées aux produits phytopharmaceutiques (fongicides, herbicides, insecticides ndlr) que celles vivant loin de toute culture", selon ce travail de Santé publique France et de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
En Alsace, Francis Bacquert, vigneron à Dorlissheim, victime d'un cancer de la moelle osseuse probablement dû à l'exposition aux pesticides, est catégorique. Il refuse de pulvériser n'importe quoi dans ses vignes. "J'estime qu'utiliser des neurotoxiques dans les viticultures est une prise de risques extraordinaire qui n'en vaut pas la peine. Je suis anti-neurotoxique depuis 25 ans. il est hors-de-question d'envisager l'utilisation de neurotoxique dans mes vignes", affirme-t-il sur RTL.
Néanmoins, le vigneron utilise toujours des produits phytosanitaire mais il parvient les habitants à proximité afin de limiter les risques d'exposition.
Très attendue, l'étude PestiRiv a mesuré la présence de 56 substances dans l'urine et les cheveux de 1.946 adultes et 742 enfants, ainsi que dans l'air extérieur, les poussières et l'air des habitations, plus quelques potagers, détaille un communiqué.
D'une ampleur inédite, elle a porté en 2021-2022 sur 265 sites dans six régions viticoles (Grand Ouest, Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine). L'étude a aussi recherché d'autres sources d'exposition potentielles (alimentation, modes de vie).
En zone viticole ont été retrouvés des niveaux de contamination parfois supérieurs de "45% dans les urines", "plus de 1.000% dans les poussières" et "12 fois" plus grands dans l'air ambiant, comparés aux zones éloignées de toute culture, a détaillé Clémence Fillol (SpF).
Mais cette étude "ne prétend pas répondre à toutes les questions", a souligné Caroline Semaille, directrice générale de SpF, et "d'autres grandes enquêtes avec l'Anses viendront compléter ses premiers résultats".
"Nous ne disposons pas aujourd'hui de lien entre les niveaux d'imprégnation retrouvés et des éléments cliniques en santé humaine", comme certaines pathologies, notamment des cancers, a résumé Benoît Vallet, directeur général de l'Anses.
Les scientifiques insistent néanmoins sur la nécessité de bien prévenir les riverains, notamment en période d"épandage. Dans le village alsacien de
Bœrsch, Cécile vit à quelques mètres des vignes et elle assure n'être jamais prévenue.
"Quand le viticulteur passe dans ses vignes, il ne nous prévient jamais. Il passe le soir ou le week-end. On voit quelque chose de bleu, on va jusqu'à sentir l'odeur. On a 60 ans donc notre vie est bien entamée, mais lorsque nos petits-enfants viennent, on ne les met pas dehors", insiste-t-elle sur RTL.
Environ 4% de la population vit à moins de 200 mètres d'une parcelle de vigne et l'habitat est fortement intriqué à la viticulture, dont l'implantation évolue peu d'une année à l'autre, ont noté ses auteurs.
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