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Obésité : discrimination, "regards méchants", accumulation de pathologies... Le difficile quotidien des malades
À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre l'obésité, RTL raconte le quotidien de Français atteints de cette maladie pour qui les gestes les plus simples sont des épreuves au quotidien.
Une personne obèse (illustration)
Crédit : AFP / Jeff Haynes
Des chiffres alarmants. 1 milliard d'êtres humains dans le monde sont obèses. En France, 1 personne sur 6 est concernée, du jamais vu. À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre l'obésité ce lundi 4 mars, RTL raconte le quotidien de personnes souffrant d'obésité. Des hommes et des femmes pour qui les gestes les plus simples sont devenus des épreuves au quotidien.
Murielle habite Montpellier (Hérault). La quadragénaire pèse 140 kilos. Elle est montée à plus de 230 kilos au plus fort de sa maladie. Impossible donc pour elle d'assumer un quotidien seule : Murielle a besoin d'une auxiliaire de vie pour faire son lit, se déplacer, faire la cuisine. "La position debout est compliquée, marcher c'est compliqué... Notre auxiliaire de vie, c'est nos jambes, nos bras, nos yeux", témoigne-t-elle au micro de RTL. "Si je dois aller chercher quelque chose en hauteur, ramasser quelque chose, je ne peux pas", explique-t-elle.
Murielle ne travaille plus à cause de ses problèmes de dos, de ses maladies chroniques. Ces pathologies lui demandent d'être au contact quotidien des médecins. Mais encore aujourd'hui, elle doit faire face à leurs remarques humiliantes. "Une gynécologue m'a dit un jour : 'Vous êtes trop grosse, je ne peux pas vous ausculter, vous allez casser ma table'", raconte-t-elle.
"Ça m'a complètement bloquée, je n'avais plus du tout envie d'aller voir un gynécologue. J'ai attendu deux ans avant de retourner voir quelqu'un. Il aurait pu m'arriver n'importe quoi", poursuit Murielle.
"Des regards méchants"
À celui du personnel médical s'ajoute le regard des autres en général dans l'espace public, la rue, le métro, les centres commerciaux. Claudine a 62 ans. Pourtant grande amatrice de jolis vêtements et de cosmétique, elle porte une chemise et un manteau très amples, sombres, pour rester discrète. Elle ne regarde qu'à peine les magasins, surtout pas cette grande enseigne en face d'elle : dans la vitrine, des mannequins à la taille très fine et aux vêtements près du corps.
"Tous les vêtements s'arrêtent à la taille 40 ou 42", déplore-t-elle. "On n'a pas le droit d'être sexy. Tout de suite, on est mal vus". "Il m'est arrivé d'entrer dans un magasin pour acheter un cadeau à ma belle-fille. On m'a tout de suite dit : 'Madame, on ne fait pas votre taille'", s'agace Claudine.
Elle ne jette même pas de regard à l'enseigne de fast-food à côté d'elle. "Je ne rentre pas du tout dans les fast-foods, je n'ai pas envie d'avoir des regards médiocres. Ce sont vraiment des regards méchants", insiste-t-elle.
L'obésité est une pandémie, une urgence de santé publique pour le médecin diététicien spécialiste Arnaud Cocaul. De son côté, le monde associatif plaide pour un comité interdisciplinaire qui rassemblerait des médecins, des patients, des économistes, l'industrie agroalimentaire... Le Collectif national des associations d'obèses (CNAO) parle lui d'une "course contre-la-montre". Selon l'OMS, d'ici 2030, 30% des Français pourraient être obèses.
