Obésité en Europe : pourquoi l'OMS lance un cri d’alarme

La mise en garde de l'Organisation mondiale de la santé. Selon l'OMS, l'obésité est comparable à une véritable pandémie. Elle demande urgemment des prises de décision et des lois pour lutter contre ce fléau en pleine expansion. "Les taux de surcharge pondérale et d'obésité ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progresser", a déploré dans un communiqué la branche européenne de l'organisation qui regroupe 53 États. 

En Europe, près d'un quart des adultes sont désormais obèses, rendant la prévalence de l'obésité plus élevée que dans toute autre région, à l'exception des Amériques, selon l'OMS. 

Quelles différences entre le surpoids et l'obésité ? À quel moment peut-on parler d'obésité ? "C'est en fonction de l'indice de masse corporelle : le poids divisé par la taille, au carré. Entre 25 et 30, on est en surpoids. Au-dessus de 30, on est obèse. C'est une limite qui est très arbitraire et les complications qui sont liées à l'obésité dépendent plus de l'individu. On peut être en surpoids sans avoir de complications. Être obèse sans avoir de complications et être en surpoids et avoir un diabète par exemple", explique le Professeur Patrick Tounian, service de nutrition et d'obésité pédiatrique à l'hôpital Trousseau à Paris, à RTL.

La taxation des boissons sucrées

Chez les jeunes Français, "la prévalence de l'obésité dans les pays industrialisés, la France comme les Etats-Unis, ne bougent plus depuis le début du siècle". "Ce n'est pas le cas des pays en voie de développement (...) Pour grossir, il existe une prédisposition génétique. Il y a une injustice de la nature. Tout le monde ne peut pas être obèse, notamment chez les plus jeunes. Mais il faut avoir aussi à manger (...) Mais j'insiste sur l'injustice de la nature", Patrick Tounian.

Au micro de Thomas Mesnier, médecin et député, rapporteur général de la commission des affaires sociales estime que qu'il faut taxer les boissons sucrées, notamment pour essayer de lutter contre l'obésité et l'obésité des plus jeunes. 

"Nous l'avons mis en France en place avec un amendement qui était porté par mon prédécesseur, rapporteur général du budget, qui est devenu ministre et qu'on connaît bien Olivier Véran. Ça a été mis en place au 1ᵉʳ juillet 2018. Dans la foulée, les producteurs de ces sodas ont fait diminuer la part en sucre de contenus dans ces boissons", rappelle-t-il.

C'est une injustice de la nature

Professeur Patrick Tounian

Selon le Professeur Patrick Tounian, "beaucoup de personnes souffrent de cette image qu'on leur donne de laxistes, de buveurs, de sodas, de fainéants, de manque de volonté. C'est pas ça, c'est une injustice de la nature. C'est très difficile quand on est obèse, de tolérer tout ce qu'on dit autour de nous et d'essayer de maigrir. Il faut une autre image des obèses. Ils souffrent beaucoup et je ne pense pas que ce soit avec des petites mesures qu'on puisse y arriver".

Et d'ajouter : "Augmenter l'activité physique à l'école, c'est excellent. Donner une autre alimentation notamment. Peut-être en remettant un peu de viande dans les cantines. Tout ça, c'est très bien. Mais ce n'est pas ça".

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