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Nancy : un hôpital privé soupçonné de dialyses abusives
La dialyse, technique douloureuse, voire dangereuse pour le patient, est également particulièrement rémunératrice pour le praticien.
Du personnel travaille au centre dialyse de l'hôpital de Lens le 20 septembre 2013.
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Un hôpital privé de Nancy a-t-il abusé des dialyses ? Cette technique médicale qui permet de filtrer le sang est nécessaires pour certains patients souffrant d'insuffisances rénales. Autre particularité, la dialyse a fait l'objet, en 2020, d'une interrogation de la Cour des comptes, qui pointait dans un rapport ses coûts excessifs au détriment de l'assurance-maladie et sa rentabilité anormalement élevée.
À Nancy, une association de patients vient de porter plainte pour des dialyses qui, selon eux, ne semblaient pas nécessaires. Ce dossier de patients anonymes a été transmis l'été dernier à l'association Renaloo, qui défend les patients concernés par les maladies du rein. Sa fondatrice, Yvanie Caillé, explique sur RTL y avoir découvert "l'existence de dialyses abusives dans un établissement privé de Nancy sur de nombreux patients".
"Nous avons accédé à une trentaine d'expertises médicales sur des dossiers de patients, poursuit-elle. Il s'agit de patients qui ont été dialysés alors qu'ils avaient des insuffisances rénales aiguës qui nécessitaient des soins, mais pas de dialyses". Cet acte médical est très lourd, loin d'être anodin pour les patients.
"Il y a clairement eu mise en danger de la vie de ces patients"
Yvanie Caillé assure que les patients concernés ont couru un véritable danger. "Les dialyses en urgence nécessitent la pose de cathéters, des actes invasifs, douloureux, qui entraînent des risques importants, y compris des risques vitaux. Il y a clairement eu mise en danger de la vie de ces patients sans motif médical".
L'ARS et l'assurance-maladie enquêtent déjà, mais l'association a porté plainte pour qu'une enquête judiciaire puisse avoir lieu. L'hôpital, lui, a renforcé ses contrôles depuis le mois de novembre, selon son directeur général. La situation est compliquée par le fait que ces dialyses sont exercées par des praticiens privés qui travaillent dans les locaux, mais ne sont pas employés par cet hôpital.
