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Donald Trump à la Maison Blanche, le lundi 22 septembre 2025.
Crédit : Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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Aux États-Unis, Donald Trump n'en finit plus d'agacer les scientifiques. Lundi 22 septembre, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche consacrée à l'autisme, il a déconseillé aux femmes enceintes de prendre du paracétamol, affirmant que ce médicament pouvait être lié à "un risque accru" de développer ce trouble neurodéveloppemental.
"N’en prenez pas, n’en donnez pas à votre bébé", a lancé le républicain, allant jusqu'à s'appuyer sur "une rumeur" à Cuba sans pouvoir prouver ce qu'il avançait : "Selon une rumeur - et j'ignore si c'est le cas -, ils n'ont pas de paracétamol à Cuba car ils n'ont pas de quoi s'offrir de paracétamol. Eh bien, ils n'ont quasiment pas d'autisme."
Ses propos ont suscité une vive réaction du corps médical. Plusieurs spécialistes ont rappelé qu’aucun lien avéré n’existe entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et l’apparition de troubles du spectre autistique. Une vaste étude publiée en 2024 dans la revue JAMA portant sur plus de deux millions d’enfants a notamment écarté ce risque. Mais cet été, une analyse de précédentes études a abouti à une conclusion inverse, ses auteurs prévenant toutefois que des études supplémentaires étaient nécessaires pour confirmer un lien possible.
En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) maintient ses recommandations. "Les nombreuses données portant sur les femmes enceintes ne montrent pas de risque de malformation ou de toxicité fœtale/néonatale", est-il écrit sur son site. L’agence précise toutefois que "si nécessaire, le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse ; cependant il devra être utilisé à la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible et à la fréquence la plus réduite possible".
Début septembre, des dizaines de chercheurs américains issus du collectif The Coalition of Autism Scientists avaient jugé "très irresponsable et potentiellement dangereux" de faire un amalgame autour du paracétamol et de l’autisme, rappelant que "la science est bien plus nuancée et incertaine". Selon eux, lier directement ce médicament à la hausse des diagnostics risque avant tout de semer "confusion et peur" dans la population.
Le débat intervient dans un climat tendu aux États-Unis, où le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr. a promis de faire toute la lumière sur ce qu’il qualifie d’"épidémie d’autisme" avant la fin du mois. Une terminologie et un engagement qui ont inquiété la communauté scientifique face à la complexité de ce trouble étudié depuis des décennies. Selon eux, l'augmentation du nombre de cas d'autisme aux États-Unis ces dernières décennies serait plutôt liée à l'amélioration des diagnostics.
Au même moment que les déclarations de Trump, les États-Unis ont approuvé un traitement contre certaines formes d'autisme. L'agence américaine du médicament (FDA) annonce approuver la prise d'acide folinique, une piste prometteuse mais qui nécessite davantage de recherche selon des experts. "Bien que prometteur, il est important de noter" que l'acide folinique "n'est pas un remède contre l'autisme mais peut uniquement permettre une amélioration des déficits liés à la parole" pour certaines formes d'autisme, précise le ministère de la Santé américain.
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