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Autisme : les contrevérités de Robert Kennedy Jr., le secrétaire d'État à la Santé américain

L'homme de Trump en charge de la Santé suscite la controverse en liant des idées et théories erronées sur l'autisme sur plusieurs points.

Le secrétaire américain à la santé et aux services sociaux Robert F. Kennedy Jr. s'exprime lors d'une conférence de presse au ministère de la santé et des services sociaux le 16 avril 2025 à Washington, DC.
Crédit : ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Axel Juin
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Le secrétaire à la Santé américain, Robert Kennedy Jr., est la cible de nombreuses critiques de la part d'associations ou de personnes engagées dans la prise en charge de l'autisme. Celui-ci s'est distingué le 10 avril 2025 par des prises de paroles sur le sujet en avançant, depuis Washington, qu'une étude menée par les autorités sanitaires permettrait d'établir les causes de "l'épidémie" d'autisme" d'ici septembre". Il a promis ensuite de les "éliminer" - une allusion à peine cachée aux vaccins, qu'il accuse à tort d'en être responsables.

L'autisme est d'ailleurs placé au premier rang des maladies chroniques que le ministère de la Santé américain affirme vouloir combattre dans le cadre de son plan "Make America Healthy again". Le ministère par ailleurs a contesté l'explication selon laquelle un élargissement de la définition des troubles du spectre autistique contribuerait significativement à l'augmentation des diagnostics.

L'autisme reclassée comme "maladie"

Contrairement à la France ou d'autre pays reconnaissant l'autisme comme "un trouble neurodéveloppemental", les États-Unis ont choisi de le désigner comme une "maladie". Une des explications est notamment que l'administration Donald Trump a fait bannir des mots comme "handicap" ("disability"), ce qui empêche des chercheurs américains de les utiliser.

Le président des États-Unis s'est penché indirectement, dès le début de son second mandat, sur la place des personnes handicapées en mettant fin aux programmes d'inclusion et de diversité américains. 

En conséquence, beaucoup de groupes et entreprises ont rapidement fait machine arrière sur la leurs politiques inclusives à l'image de Google, Meta ou encore McDonald’s

Le retour du mythe du vaccin causant l'autisme

Alors que Robert Kennedy Jr. venait de prendre la parole sur le sujet le 10 avril 2025 pour dénoncer "l'épidémie d'autisme" aux États-Unis, il a été salué par Donald Trump, présent à ses côtés. "C'est possible qu'il faille qu'on arrête de prendre quelque chose, ou de manger quelque chose, ou peut-être que c'est un vaccin", a signifié le président américain.

La théorie que l'administration de vaccins (en particulier le ROR qui immunise contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) serait une cause de l'autisme, populaire depuis une étude médicale de 2002, a néanmoins largement été invalidée. Cette étude a été rétractée par la revue médicale qui l'avait publiée, l'auteur, qui avait falsifié les résultats, a perdu sa licence médicale, mais elle continue d'être citée par les militants anti-vaccins. Robert Kennedy Jr. défendait cette piste invalidée bien avant sa nomination comme secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis.

"Quiconque prétend résoudre un problème aussi complexe en 5 mois est un escroc", a réagi sur X Neil Stone, spécialiste des maladies infectieuses au University College Hospitals de Londres. Pour Hugo Peyre, pédopsychiatre au CHU de Montpellier, les propos du ministre de la Santé montrent "une certaine méconnaissance de la littérature scientifique".

En effet, l'autisme, affection complexe et au spectre très large, est très étudié et les médecins s'interrogent depuis longtemps sur son origine. S'il n'existe pas à ce jour de cause unique identifiée, plusieurs facteurs environnementaux ont été mis en avant, comme une neuro-inflammation ou la prise de certains médicaments comme l'anti-épileptique Dépakine durant la grossesse, tout comme des prédispositions génétiques.

"Près de 200 gènes ont été associés à l'autisme et environ 80% des cas d'autisme peuvent être liés à des mutations génétiques", explique ainsi Thomas Bourgeron, responsable de l'unité Génétique humaine et fonctions cognitives à l'Institut Pasteur.

"Des enfants qui ne paieront jamais d'impôts"

"L'autisme détruit les familles et, plus important encore, il détruit notre plus grande ressource, nos enfants", déclarait le 16 avril Robert Kennedy Jr.. "Ce sont des enfants qui ne paieront jamais d'impôts, qui n'auront jamais d'emploi", déplorait l'homme politique de 71 ans, "ajoutant que beaucoup d'entre eux n'utiliseront jamais les toilettes sans aide".

Pourtant, une majorité des cas ne sont pas aussi graves que ceux décrits par Kennedy. De nombreuses personnes diagnostiquées autistes mènent une vie d'adultes très fonctionnels. Un rapport du CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies), détaillait même en 2022 que moins de 40 % des enfants diagnostiqués avec un trouble du spectre autistique étaient classés comme présentant une déficience intellectuelle, c'est-à-dire un QI inférieur à 70.

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