Météo : le temps influence-t-il vraiment notre moral ?
Temps gris, moral en berne ; grand bleu, envie d’être heureux. Beaucoup d’entre nous se disent météo-sensibles ? Notre humeur dépend-elle vraiment de la couleur du ciel. Le point.
Quand il fait beau, nous sommes nombreux à nous sentir mieux. À l’inverse, quand il pleut ou s’il fait gris, on a plutôt tendance à avoir le moral en berne. On est tous météo-sensibles. Certaines personnes le sont plus que d’autres. Par exemple, les personnes qui souffrent pendant l’hiver de dépression saisonnière sont particulièrement sensibles au manque d’ensoleillement. Elles ont le moral dans les chaussettes, fonctionnent au ralenti, ont tendance à manger plus. Et dès qu’arrivent le printemps et les beaux jours, elles retrouvent de l’entrain.
La lumière, est particulièrement importante. Le taux d’ensoleillement est déterminant pour notre santé mentale et émotionnelle. Parce que le cerveau va capter la lumière et ça va lui permettre de sécréter des neurotransmetteurs, comme la sérotonine, qui contrôlent l’humeur, l’appétit, et notre niveau d’énergie. En plus, lorsqu’on s’expose au soleil, on va également produire de la vitamine D, qui a aussi un effet sur notre moral et sur notre sommeil, notamment parce qu’elle est impliquée dans la sécrétion de sérotonine.
Profiter de la lumière du jour surtout le matin est conseillé car "cela va nous mettre dans un bon rythme, nous permettre d’être en forme la journée et de mieux dormir le soir", souligne le Pr Florian Ferreri, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. La lumière du soleil, c’est vraiment un puissant stimulant naturel de l’humeur. Elle agit à plusieurs niveaux : sur notre biologie mais aussi sur notre psychologie. En effet, lorsqu’il fait beau, on est plus enclin à sortir, à bouger, à voir du monde. Or, c’est prouvé, l’activité physique et les interactions sociales sont bonnes pour le moral.
Au printemps, on voit également la nature renaître, et on peut aussi ressentir cela en nous. Cela peut réenclencher de nouvelles envies, nous faire reprendre des activités, d’autant qu’on produit un peu plus de sérotonine, qui est liée à la motivation.
On peut aussi être sensible au vent et à la température
D’autres variables de la météo, comme le vent, peuvent aussi affecter notre humeur. Par exemple, le vent d’autan en Occitanie, avec ses rafales puissantes et irrégulières, a la réputation de "taper sur le système". Il peut effectivement énerver, rendre plus irritable, déjà parce qu’il fait du bruit et peut gêner le sommeil.
"Il y a un autre facteur qui joue aussi beaucoup sur notre humeur : c’est la température", ajoute le psychiatre. "On observe davantage de comportements agressifs et violents quand la température augmente". Le changement climatique, avec les prévisions de hausse de températures, risque donc d’impacter également notre santé mentale.
Cependant, la météo ne fait pas tout. Ce n’est pas un truc magique : soleil n’est pas forcément égal à bonne humeur. On peut rencontrer des difficultés personnelles même s’il fait beau. Mais dans ce cas-là, sortir et s’exposer à la lumière naturelle a aussi un effet bénéfique. Bien sûr, si on sent une tristesse persister, cela vaut le coup d’en parler, notamment à son médecin traitant.
