Quatre jours après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel de Mayotte, la situation reste terriblement compliquée. L'obsession des habitants aujourd'hui à Mayotte, c'est de trouver à boire et à manger, et ça quel qu'en soit le prix. Après, pour certains, des heures de marche pour trouver l'épicerie, le supermarché encore debout, comme celui que filme un habitant, vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Ses rayons à moitié vides, le sol encore couvert de boue.
William a tenté d'acheter quelques denrées. "Les supermarchés ont mis en place des procédures pour limiter le nombre de clients qui rentrent dans le magasin, pour éviter le risque d'émeute, j'imagine aussi. Et ils limitent le nombre d'achats qu'on peut sortir du magasin. Par exemple, le nombre de packs d'eau, le nombre de conserves. Moi, c'était un pack d'eau par famille", raconte-t-il.
Les prix sont exorbitants. Un Mahorais nous a expliqué qu'un kilo de patates aujourd'hui coûte, quand on en trouve, 25 euros. Nadal, lui, cherche surtout de l'eau. Besoin vital, l'urgence absolue pour lui, puisque sa maison s'est effondrée, couchée par la force du vent.
"Le pack est à 10 euros, il y a trop de queue, les gens se battent. Ce matin, j'ai vu des gens se battre pour des packs. Nous, ce matin, on a acheté quatre packs d'eau. C'est l'équivalent d'une journée. Chez nous, on est sept. La plupart, on l'utilise pour cuisiner et pour boire. Pour les toilettes, c'est rare. Chacun se retient". Beaucoup de Mahorais aujourd'hui finissent par faire leurs besoins en pleine nature.
Autre peur pour l'archipel : le retour du choléra. Mayotte a déjà été touchée par une épidémie au début de l'année 2024. Plus de 200 Mahorais avaient alors contracté le choléra. Donc ça veut dire que la souche du virus est déjà présente dans l'archipel.
Les professionnels de santé craignent donc que le manque d'eau ne fasse repartir cette épidémie de choléra, mais aussi des épidémies d'autres infections, comme nous l'explique le docteur Jean-François Corti. Il est le président de Médecins du monde.
"Le choléra est très présent. Il y avait une épidémie encore en début de l'année. Heureusement, près de 40.000 personnes ont été vaccinées à ce moment-là, ce qui atténue le risque épidémique. Mais le risque de contamination par des eaux souillées potentialise les risques d'émergence de l'épidémie de choléra. On a aussi des maladies tropicales à type de lèpre, de diarrhées sanglantes, de paludisme. L'anticipation des épidémies, c'est un vrai enjeu en situation de catastrophe", craint-il.
Et puis au-delà de ces épidémies, Médecins du Monde se dit aussi très inquiet pour les malades chroniques, dont la continuité des soins sur place et l'accès au traitement n'est pas forcément garantie. Faute d'accès aux médicaments ou faute d'accès à un médecin, l'archipel comptait une vingtaine de centres de santé sur place. Aujourd'hui, il n'en reste que quatre ou cinq de fonctionnels.
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