INVITÉ RTL - Mayotte : "C'est la honte de la République", le coup de gueule de Fabien Roussel contre le gouvernement

Quatre jours après la passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte, l'archipel manque d'eau potable et de nourriture. Pour Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), l'État n'est pas au rendez-vous et "commence à prendre du retard". "C'est la honte de la République", s'indigne-t-il. Emmanuel Macron est attendu sur place ce jeudi 19 décembre. 

Pour faire face à la situation, Fabien Roussel "exhorte le Président à faire appel à l'aide internationale". "Normalement dans une catastrophe de ce type, qui est exceptionnelle, n’importe quel pays ferait appel à des organisations internationales qui ont l'habitude de gérer ce type de catastrophes et qui seraient venues installer des campements pour 10.000, 15.000, 30.000 personnes pour pouvoir les accueillir, les héberger", indique-t-il sur RTL. 

"J'ai le sentiment que par péché d’orgueil, [l'État] n'ose pas le faire. (...) Je ne comprends pas pourquoi on ne va pas plus vite. On dit que chaque heure compte mais on entend aussi que les secours arrivent au compte-gouttes. On risque d'avoir un risque épidémique avec le choléra qui risque de se développer et donc il y a urgence", alerte-t-il. 

On ne peut pas commencer aujourd'hui à dire que c'est de la faute des immigrés, qu'il faudra reconstruire que pour les Français et les autres dehors.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français

Selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, en déplacement sur l'archipel, "Mayotte ne pourra pas être reconstruite sans traiter la question migratoire". Il souhaite d'ailleurs faire une loi sur le sujet. Pour le secrétaire national du PCF, c'est une ineptie. 

"Sur les 100.000 personnes de cette île que l’on traite d’étrangers, 80% sont Anjouanais. Les Anjouanais sont les habitants de l'île d'Anjouan qui est à quelques kilomètres de Mayotte. (...) Ces Anjouanais font partie du même peuple comorien. C'est un seul et même peuple. Ils parlent la même langue, ils ont la même couleur de peau, ils ont la même culture", insiste-t-il. 

"On ne peut pas commencer aujourd'hui à dire que c'est de la faute des immigrés, qu'il faudra reconstruire que pour les Français et les autres dehors. C'est le même peuple, ils vivent ensemble, ce sont des cousins, des cousines, des frères, des sœurs", indique-t-il avant d'ajouter que Bruno Retailleau "ne connaît rien au sujet".