Trois jours après le passage du cyclone Chido, le décompte des victimes reste très compliqué à Mayotte. Pour l'heure, le bilan humain est le même qu'il a 48 heures. Il s'élève à une "vingtaine de décédés" et a "plusieurs centaines de blessés", indique le Colonel Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile. Le préfet du département a annoncé ce dimanche 15 décembre craindre "certainement plusieurs centaines" de morts, "peut-être" même "quelques milliers".
Quantifier le nombre de victimes s'avère difficile pour de multiples raisons. Tout d'abord, le fait qu'une partie de la population se soit déplacée elle-même sur l'île. Il y a donc certains endroits qui sont déserts tandis que dans d'autres, beaucoup de personnes sont rassemblées. Puis, à Mayotte, il y a toujours eu des difficultés "pour avoir des informations stabilisées sur le nombre de personnes dans certains quartiers, dans certains villages", explique le Colonel Alexandre Jouassard. Enfin, "le dernier point c'est quelque chose qui est lié à la culture et à la religion appliquées par une majorité de l'archipel, qui est d'enterrer les personnes qui sont décédées dans les 24 heures après la découverte du décès", indique-t-il.
L'accès à l'eau potable était également un sujet d'inquiétude mais les "bonnes nouvelles" se confirment, annonce le porte-parole de la Sécurité civile. Lundi 16 décembre, une partie du réseau était déjà rétablie. Selon une annonce du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau depuis La Réunion, "50% de l'eau va être rétablie dans les 48 heures et plus de 70% dans 6 à 7 jours". "Ce sont des éléments très importants pour nous en termes de secours puisque l'eau, c'est la vie et la distribution de l'eau est un élément primordial", se réjouit le Colonel Alexandre Jouassard.
Deux modules de potabilisation de l'eau ont été envoyés à Mayotte. Ces modules permettent de créer de l'eau en sachet et de la distribuer à la population, une population habituée à ces distributions à cause de l'importante crise d'eau vécue par l'île en 2023.
Pour la nourriture, l'aide arrive au compte-goutte grâce notamment au pont aérien mis en place entre La Réunion et Mayotte. Une liaison maritime va également se mettre en place. "On va avoir un bâtiment et des bateaux de grande ampleur qui vont arriver sur le port permettant d'envoyer ces vivres-là", explique le porte-parole de la Sécurité civile.
"Concernant la situation, évidemment, elle est compliquée sur les premières heures et les premiers jours. Il faut être au clair là-dessus, mais le plus important, c'est de savoir que le soutien va arriver et il est en cours d'acheminement", tente-t-il de rassurer.
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