Aller-retour à Pau en Falcon, Mayotte... Depuis sa nomination à Matignon, il y a moins d'une semaine, François Bayrou enchaîne les polémiques.
Lundi 16 décembre, le Premier ministre s'est d'abord attiré de vives critiques en choisissant de présider le conseil municipal à Pau - ville des Pyrénées-Atlantiques dont il est maire depuis dix ans - en pleine crise à Mayotte après le passage meurtrier du cyclone Chido.
Devant les élus municipaux, il a confirmé qu'il resterait maire, comme lorsqu'il avait été très brièvement ministre de la Justice en 2017. Aucun texte n'oblige un Premier ministre à démissionner de son mandat de maire. En revanche, depuis 2014, les parlementaires ne peuvent pas cumuler avec un mandat exécutif local.
François Bayrou s'est dit favorable à une ré-autorisation du cumul des mandats pour les parlementaires. "On s'est trompé en (rendant) incompatibles les responsabilités locales et nationales, c'est une erreur (...) Je pense qu'il faut que ce débat soit repris", a-t-il lancé. Précisant qu'il poserait cette question dans son discours de politique générale. "Je suggèrerai aux futurs membres de mon gouvernement de garder leurs mandats et je suggèrerai aux autres (d'avoir) une petite antenne sur le terrain", a-t-il ajouté.
Mardi, le nouveau locataire de Matignon, seul sur le banc des ministres, a été interpellé par les députés sur son choix d'aller, la veille, à Pau, et de n'assister qu'en visioconférence à une réunion de crise sur Mayotte.
"Vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau pour conserver un mandat, mais à la réunion de crise de l'Élysée pour assumer votre nouveau rôle", a lancé la cheffe des députés La France insoumise Mathilde Panot. Quand son homologue socialiste, Boris Vallaud, lui a reproché d'en avoir en outre profité pour faire la promotion du "cumul des mandats". Ces critiques ne sont pas uniquement venues de la gauche, mais aussi des LR, du RN et même de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
François Bayrou s'est justifié en invoquant la nécessité de ne pas "séparer la province et le cercle des pouvoirs à Paris", un de ses chevaux de bataille. "Pau, c'est en France (...) J'étais aussi à ma place de citoyen", a-t-il plaidé. Il a nié tout désintérêt du gouvernement, rappelant que les ministres démissionnaires de l'Intérieur et des Outre-mer se sont rendus sur l'archipel dévasté. "Le président de la République a annoncé qu'il allait se rendre à Mayotte. Il n'est pas d'usage que le Premier ministre et le président de la République quittent en même temps le territoire nationale", s'est-il défendu. Une déclaration bancale qui a provoqué là encore une avalanche de critiques.
Car Mayotte, colonisée par la France en 1841, est devenue le 101e département en 2011. C'est aussi le territoire le plus pauvre du pays : la moitié de la population de l'île vit avec moins de 260 euros par mois, a indiqué l'Insee en 2018. Un niveau de vie médian six fois plus faible qu'en France hexagonale, indique Mediapart.
Dernier couac en date : mardi soir, lors d'une émission spéciale sur France 2, François Bayrou a déclaré que les dons pour les victimes du cyclone Chido seraient déductibles à 70% des impôts.
Ces propos ont été corrigés plus tard par les services de presse de Matignon dans un communiqué. "Pour apporter à Mayotte et à ses habitants une assistance rapide et à la hauteur des enjeux humanitaires et sanitaires, les dons et versements effectués à compter du 17 décembre 2024 et jusqu'au 17 mai 2025, ouvriront droit au taux majoré de 75%, dans la limite de 1.000 euros", est-il écrit.
Ces dons et versements doivent se faire "au profit des associations et fondations reconnues d'utilité publique œuvrant sur place à fournir des repas gratuits à des personnes en difficulté, à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d'habitation rendus inhabitables, ou à prodiguer des soins à des personnes en difficultés, à la suite du cyclone Chido", a complété Matignon.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte