Nos petites maternités sont-elles dangereuses ? Un rapport remis à l'Académie de médecine s'interroge sur le fonctionnement et la prise en charge des accouchements dans les maternités.
Le rapport vise les établissements de type 1, ceux qui fonctionnent avec un service d'obstétrique et la présence de sages-femmes. Ce sont elles qui prennent la décision, si besoin, d'appeler le médecin, l'anesthésiste ou le pédiatre, ceux-ci étant d'astreinte, et donc joignables à tout moment.
Ces maternités, qui prennent en charge des grossesses sans risques, n'ont pas de service néonat, pas de soins intensifs, ni de réanimation. Un tiers d'entre elles ont fermé en 20 ans. Il y en a encore 132 en France et sur ce total, 110 pratiquent moins de 1.000 accouchements par an. Ce sont elles, selon le rapport, dont le maintien, à terme, pose problème.
Selon les auteurs du rapport, ce sont aujourd'hui des maternités où il ne faudrait plus accoucher. Les failles sont nombreuses. Il y a d'abord le manque de personnels soignants, dû au manque d'attractivité, mais aussi les postes vacants, qui impliquent un recours massif à l'intérim. C'est le cas de 80% de ces maternités qui se retrouvent avec du personnel qui n'a pas l'habitude de travailler ensemble et qui ne connait pas les protocoles de l'établissement en cas de difficultés. C'est là qu'il y a danger.
Ces situations ne sont pas sans conséquences. "Une enquête de l'Inserm a montré qu'une femme qui accouche dans un établissement de moins de 1.000 accouchements qui a recours à l'intérim s'expose à un risque, y compris vital, supérieur que si elle accouche dans une structure qui pratique davantage d'accouchements et qui a une équipe pérenne sur toute l'année", explique à RTL le professeur Yves Ville, chef de service de gynécologie obstétrique de l'hôpital Necker à Paris et auteur du rapport avec une quinzaine d'autres spécialistes
Face à ce risque, le rapport préconise d'abord de regrouper ces petites maternités avec les plus grosses qui sont plus sécurisées. Cela permettrait de mutualiser les moyens, de travailler dans de meilleures conditions et d'offrir plus de sécurité aux patientes.
A ce stade, il n'est pas question de supprimer purement et simplement ces petites structures. Les femmes continueraient à y être suivies pendant leur grossesse, et y seraient ramenées en ambulance quelques heures après l'accouchement, si tout va bien, ou le lendemain, si elles ont eu une césarienne, par exemple, pour y passer le temps nécessaire, notamment pour mettre en place l'allaitement ou apprendre à s'occuper de leur bébé avec la présence d'une sage-femme et d'une puéricultrice
Mais cela pose quand même le problème d'un rallongement des trajets. Avec cette réorganisation, c'est l'accès aux soins qui se dégrade quelque peu. Aujourd'hui 93% des futures mamans habitent à 30 minutes maximum d'une maternité. Là, on tomberait à 89%.
Le plan mise donc sur une prise en charge d'un transport et d'un hébergement pour celles qui sont trop éloignées d'une grosse maternité. Il est question également d'inciter les élus à construire des hôtels hospitaliers. Une prise en charge de la Sécurité sociale existe déjà avec 5 nuits remboursées.
Enfin, il faut savoir qu'aujourd'hui, deux tiers des femmes souhaitent accoucher dans une maternité de niveau 2 ou 3, plus sécurisées. Le problème, c'est qu'elles sont saturées. Ce n'est pas pour rien qu'on les appelle "des usines à Bébés". Et les femmes n'en sont pas satisfaites, car elles n'offrent pas de confort d'accueil, ni de prise en charge individualisée. Les auteurs du rapport recommandent donc un renfort de leurs moyens en personnel de façon à proposer une offre plus qualitative et plus sécurisée.
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