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Guerre en Ukraine : qui va vraiment payer le prêt de 90 milliards d'euros ? "C'est nous", assure François Lenglet

Le Conseil européen a approuvé un prêt important pour soutenir l'Ukraine, une décision qui soulève des questions sur le remboursement et la répartition des coûts au sein de l'Union européenne.

Le drapeau de l'Ukraine et celui de l'Union Européenne devant le Parlement Européen

Crédit : AFP

90 milliards pour l'Ukraine : c'est très bien mais comment on va rembourser ?

00:03:04

90 milliards pour l'Ukraine : c'est très bien mais comment on va rembourser ?

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François Lenglet - édité par Alexian Giron

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Le Conseil européen a entériné un prêt de 90 milliards d'euros pour l'aide à l'Ukraine. Il s'agit d'une meilleure solution que celle de saisir des avoirs financiers russes en Europe, envisagée un temps. L'Europe aurait été en contravention avec les conventions internationales. Jamais des avoirs financiers n'ont été saisis en cours de conflit. La France aurait donc dû rembourser la Russie, à terme.

L'Europe va emprunter sur les marchés financiers, pour verser cet argent à l'Ukraine, sous forme de prêt. Le seul problème étant que ce prêt ne sera jamais remboursé par l'Ukraine. Alors, qui va payer ? Les dirigeants européens ont indiqué que les Russes rembourseraient, avec les réparations pour dommages de guerre qu'ils verseraient à Kiev.

Ça n'a aucun sens. C'est nous, les Européens, qui allons payer cet emprunt, a estimé François Lenglet. La France étant exposée en fonction de son poids relatif dans l'Union européenne, équivalent à une vingtaine de milliards d'euros. L'UE s'endette une seconde fois, sans se soucier du remboursement. La première fois était lors du plan de relance de l'après Covid, pour 750 milliards d'euros. Une partie était consentie sous forme de prêts aux États-membres, les bénéficiaires vont d'ailleurs rembourser la Commission, qui pourra solder son emprunt. Mais il y avait aussi près de 400 milliards d'euros de subventions aux États-membres.

La dette publique approche les 3.500 milliards d'euros

Dans l'euphorie de la décision "historique" de s'endetter pour la première fois, les dirigeants européens avaient indiqué que d'ici à 2028, date à laquelle les remboursements commenceront, l'Europe se serait dotée de nouvelles ressources propres, pour ne pas taper les États-membres.

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Il s'agissait de différentes taxes européennes dont l'une sur le plastique, déjà mise en place. Mais d'autres sont restées dans les limbes, comme une taxe sur le tabac ou encore un impôt sur les bénéfices des grandes entreprises. De nombreux pays ont freiné la mise en place de ces taxes, redoutant que l'Europe puisse s'habituer à dépenser toujours plus. 

La réalité étant que la Commission ne peut pas faire face aux 30 milliards d'euros annuels de remboursement qui vont tomber à partir de 2028, sans même tenir compte de l'emprunt ukrainien. Il n'y aura donc qu'une solution, celle de faire appel aux États-membres en augmentant leur cotisation. Pour l'année 2026, la France versera déjà une contribution de 29 milliards d'euros à Bruxelles. La dette publique approche désormais les 3.500 milliards d'euros. 

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