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Interdiction des "pouches" : quels sont les risques de ces sachets de nicotine sur la santé ?
La ministre de la Santé a annoncé, ce mardi 29 octobre, l'interdiction des "pouches" d'ici à quelques semaines. Ces petits sachets de nicotine, très prisés des jeunes, auraient de graves conséquences sur la santé.
Les pouches, des sachets de nicotine (Illustration)
Crédit : Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Les sachets de nicotine sans tabac, connus sous le nom de "nicotine pouches" ou "nicopods", ont récemment fait leur apparition sur le marché. Composés de tissu perméable, ces sachets ne contiennent pas de tabac, mais des fibres de polymères imprégnées de nicotine.
Ils se placent entre la lèvre et la gencive, permettant une absorption de la substance par la muqueuse buccale. Actuellement, ces produits ne sont soumis à aucune réglementation spécifique en France ou en Europe.
"L’émergence rapide des sachets de nicotine sur le marché, rendus très attrayants pour les jeunes, appelle à la vigilance. Il est indispensable de mettre en place un cadre réglementaire pour ces produits qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle", explique Cécilia Solal, coordonnatrice d'une étude menée par l’Anses.
Les risques d'une forte dépendance à la nicotine
Le principal risque associé à ces pouches réside dans leur teneur en nicotine. Bien qu'ils contiennent théoriquement entre 3 et 6 mg de nicotine par sachet (l'équivalent d'environ deux cigarettes), en réalité, certaines marques peuvent délivrer jusqu'à 20 mg (équivalent à six cigarettes). Tandis qu'une cigarette classique en fournit 1 à 3 mg. Un surdosage de nicotine peut entraîner des migraines, des nausées, des douleurs abdominales et une augmentation du rythme cardiaque.
De plus, la nicotine, administrée à un cerveau adolescent encore en développement, a un impact particulièrement dangereux. Selon les experts de la santé, plus la dépendance s'installe tôt, plus elle augmente le risque de transition vers la cigarette. C'est pourquoi ces nicopods sont censés être réservés aux anciens fumeurs en sevrage.
L'explosion des appels aux centres antipoison
Le nombre d'appels aux centres antipoison concernant ces produits a explosé, passant de 3 en 2020 à 86 en 2022, la plupart des appelants étant des adolescents âgés de 12 à 17 ans. Ces jeunes ont présenté des symptômes nicotiniques aigus, parfois sévères : vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension nécessitant un traitement.
D’après le ministère de la Santé et les professionnels du secteur, les pouches de nicotine peuvent également engendrer d'autres risques, tels que des lésions des muqueuses buccales, une rétraction irréversible des gencives, des maladies du système oro-digestif et des cancers buccaux ou du pancréas.
