Sophrologie, zinc, vitamine C, homéopathie, vitamine D, ivermectine, hydroxycholoroquine... Ces solutions pourraient-elles traiter la Covid-19 de manière précoce ? C'est en tous cas ce qu'avance le collectif Coordination Santé Libre, qui représenterait 30.000 médecins et réclame la "liberté de prescrire".
Le collectif propose depuis le 31 janvier son protocole de prévention du coronavirus, qu'il assure basé sur "des données scientifiques publiées et des retours de terrain des professionnels de santé". Il soutient néanmoins qu'il ne s'agit "pas de prescriptions, ni de recommandations" et que "cela ne peut être pris ou conseillé en auto-médication".
Mais le protocole fait largement débat. À tel point que Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l'hôpital Bichat et ardent opposant à la chloroquine, le qualifie sur Twitter le 2 février dernier de "criminel".
Les Décodeurs du Monde se sont ainsi saisis du sujet le 5 février dernier. L'article soutient que le protocole "mélange des médicaments qui ont été scientifiquement évalués et des méthodes qui, elles, ne l’ont pas été. [...] Il associe entre eux des médicaments alors qu’aucune étude n’a jamais fait état de leurs potentielles interactions, et se trompe dans certains dosages."
Des affirmations qui font bondir le collectif Coordination Santé Libre, qui parle dans un communiqué d'"attaques médiatiques [...] susceptibles de caractériser des infractions publiques pour injures et diffamations publiques". Communiqué repris rapidement sur Twitter par Martine Wonner, députée Libertés et Territoires (ex-LREM), également pro-chloroquine.
Ce jeudi 11 février, c'est au tour de l'Ordre des médecins de s'inquiéter de ce protocole. "Le Conseil national de l'Ordre (Cnom) a écrit à la Haute autorité de santé (HAS) et à l'Agence du médicament (ANSM) pour leur demander de vérifier la conformité de ce protocole avec les données acquises de la science", a indiqué à l'AFP un porte-parole du Conseil.
Contacté, l'Ordre assure à RTL.fr qu'il n'a pour l'heure pas recensé de plaintes pour des prescriptions liées à ce protocole. Il indique néanmoins qu'il n'a "cessé d'appeler les médecins à la prudence" depuis le début de l'épidémie quant aux traitements qui ne seraient pas validés par les autorités sanitaires. Le Conseil national de l'Ordre des médecins rappelle par ailleurs que l'article 8 du Code de déontologie stipule que "le médecin est libre de ses prescriptions" mais qu'il doit "limiter ses prescriptions et ses actes à ce qui est nécessaire à la qualité, à la sécurité et à l'efficacité des soins".
En clair, même si le protocole de soins ne s'avérait pas dangereux, le fait de prescrire des traitements inefficaces et non-nécessaires pourrait conduire à une plainte de la part de l'Assurance maladie.
Le collectif de médecins No Fake Med, qui lutte contre la désinformation dans le domaine de la santé, estime pour sa part que "la présentation d'un protocole thérapeutique en l'absence de preuves d'efficacité et de rapport bénéfices-risque positif démontré chez les patients constitue une mise en danger de la vie d'autrui".
"Certains traitements peuvent s'avérer toxiques, et leur inefficacité sur l'infection à Sars-CoV-2 peut entraîner un retard de prise en charge et sont susceptibles d'aggraver le pronostic de cette pathologie potentiellement mortelle", précise le collectif dans un communiqué publié jeudi 11 février. Il a également assuré sur Twitter être actuellement "en train de prendre conseil juridique" en vue d'une éventuelle action contre la députée Martine Wonner.
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