Il existe deux manières de s'intéresser aux extraterrestres : la première, c'est de lire la presse à sensation qui voit des extraterrestres derrière la construction des pyramides, la destruction de l'Atlantide ou des soucoupes volantes apparues ici ou là. Rien de tout cela n'a jamais résisté à un examen scientifique.
Il y a des phénomènes dans le ciel qu'on n'arrive pas toujours à identifier : on ne les appelle plus les OVNI, mais les PAN (phénomène aérien non-identifiés). S'ils font régulièrement l'objet d'études, rien n'a jamais permis de les associer à des incursions extraterrestres dans notre voisinage.
Depuis 30 ans, on a découvert des milliers de planètes autour des étoiles de notre galaxie. Physiquement, on oublie, mais nous n'avons aucun moyen de rallier les étoiles même les plus proches. Ce qu'on peut faire, c'est écouter ce qui se passe autour de nous en profitant du fait que les signaux audio, les nôtres, comme ceux d'éventuels extraterrestres voyagent à la vitesse de la lumière. C'est le programme SETI qui a démarré il y a 60 ans : on braque un radiotélescope sur une étoile et on écoute s'il y a un signal bizarre en provenance de celle-ci.
Ce grand radiotélescope est si sensible qu'il pourrait, par exemple, détecter un radar d'avion pas loin d'une des mille étoiles les plus proches de notre système solaire. Le problème principal, en fait, c'est que l'espace est saturé de signaux radios en tout genre, à commencer les signaux parasites d'origine terrestre. Il faut donc faire le tri pour repérer le signal très faible qui pourrait être la trace d'une intelligence extraterrestre. C'était vraiment jusqu'à présent chercher une aiguille dans une botte de foin, mais vraiment une botte de foin grosse comme une planète.
Le nouveau, comme bien des choses aujourd'hui, c'est l'intelligence artificielle (IA). En effet, lui donner des signaux radio plein de parasites et lui demander d'extraire des signaux inhabituels, il s'agit d'un travail qu'elle va effectuer beaucoup mieux et plus vite qu'avec les moyens de traitement traditionnels.
Des chercheurs californiens et canadiens ont demandé à une IA de repasser au peigne fin les signaux reçus de 820 étoiles proches, lors d'une campagne d'écoute en 2017. Elle a relevé 8 signaux habituels "passés sous les radars" à l'époque. Mises à nouveau sur écoute, ces 8 étoiles n'ont rien envoyé d'inhabituel. Mais c'est la démonstration que l'IA va permettre d'accélérer considérablement, d'un facteur 100, la détection d'éventuels signaux intelligents... ce qui relance l'intérêt pour ce programme.