Ce dimanche sur RTL, le ministre de l'Éducation nationale, Pape Ndiaye, évoquait l'éducation à la sexualité à l'école, une question de société et de santé publique primordiale. Selon une enquête flash citée par le ministre, "seuls 10% des établissements scolaires respectent la loi qui impose 3 séances d'éducation à la sexualité par an pour tous les élèves". Mais en quoi consiste réellement l'éducation sexuelle à l'école ?
Il s'agit avant tout d'apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques, de faire de la prévention. Le but étant de développer le respect de soi, de l'autre et des différences. Dès le CP par exemple, cela consiste en une éducation à la sexualité, adaptée à chaque âge évidemment. Avec les plus jeunes, pas question d'aborder la sexualité explicite. On va plutôt parler de l'égalité fille-garçon, déconstruire les préjugés et les stéréotypes, on va parler du respect de soi, des autres, de l'intimité.
Ce sont les enseignants qui s'en chargent. Le ministère a mis des fiches à disposition pour donner pistes et conseils. À partir du CM1, on commence à parler du corps : connaître son corps, les différentes morphologies, on aborde également des questions d'hygiène. Les choses progressent ensuite par paliers.
Au collège, on opte pour une démarche progressive. D'abord la biologie. On parle d'anatomie, de physiologie, de reproduction et tout ce qui en découle. En 6ᵉ on revient sur la puberté, déjà abordée en CM2. En 5ᵉ, l’éveil de la sexualité et la rencontre de l’autre. Puis en 4ᵉ et 3ᵉ, on explique la transmission de la vie, la contraception, les maladies et infections sexuellement transmissibles.
D'autres thématiques sont évoquées, comme l'aspect psycho-affectif, pour aborder les questions d'estime de soi, les relations interpersonnelles, mais aussi l’orientation sexuelle et les questions d’identité. Enfin, on passe en revue tout ce qui est juridique et social : les droits et devoirs du citoyen, les risques des réseaux sociaux, la pornographie, la prostitution, et les violences sexistes et sexuelles.
Lors d'une séance d'éducation sexuelle au collège, il y a une règle : on n'aborde jamais les situations intimes et personnelles, on se contente de faits et de pédagogie. On emploie pour cela la bonne vieille technique qui marche toujours, des questions écrites sur des petits papiers anonymes. Car tous les élèves ne sont pas prêts à prendre la parole en public sur ces sujets.
En 3ᵉ par exemple, de nombreuses questions sont posées au professeur de SVT et à l'infirmière qui encadrent ces séances : contraception, premier rapport sexuel, homosexualité... De nouveaux sujets ont aussi fait leur apparition, liés à ce qu'ils entendent, ou à ce qu'ils voient partout. Comment change-t-on de sexe ? Qu'est-ce que c'est la procréation médicalement assistée ?
Les élèves le disent : "Toutes ces questions, c'est tabou parfois dans la famille. À l'école, on peut parler, et on est sûr que les informations sont bonnes". Ce qu'ils disent aussi, c'est qu'ils s'informent sur les réseaux sociaux. Or, les sites, blogs se contredisent parfois. Ils peuvent se sentir perdus, d'où l'importance du rôle de l'école dans cette histoire.
Mais l'éducation sexuelle à l'école peut encore être améliorée. Car il ne s'agit pas que d'un cours de SVT sur les grandes lignes de la reproduction. Cela ne doit pas reposer uniquement sur les profs de SVT, les infirmières scolaires, ou des associations agréées qui interviennent ponctuellement. D'autres professeurs pourraient s'emparer du sujet. Le ministère souhaite former les volontaires.
Il est également important d'associer les parents à ce dispositif. Leur expliquer le sens de l'éducation à la sexualité, comment elle s'organise concrètement. Le ministère demande que les séances soient préparées à l'échelle de l'école, de l'établissement. Un travail en commun, collectif, en toute transparence. Chaque année, une enquête nationale mesurera l'effectivité de la mise en œuvre de l'éducation à la sexualité.
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