Tous ceux qui ont encore en tête leurs années de collège se souviennent que l'école est souvent à côté de la plaque en matière d'éducation sexuelle. Mais avec le boom des smartphones, le décalage est total. Et les milieux associatifs s'en inquiètent. C'est le constat de l'association "Ennocence" qui en appelle au ministère de l'Éducation nationale dans une lettre ouverte. Selon l'association, un enfant est confronté à des vidéos pornographiques dès l'âge de 11 ans en moyenne, souvent par hasard, en cliquant sur un site internet. "Actuellement, les cours d'éducation à la sexualité répondent à des questions très simples liées à l'IVG, à la protection alors qu'actuellement dans les cours de récréation les enfants sont confrontés très tôt à des images et des films pornographiques, explique Héléna Walther, la présidente de l'association. Il est important que l'école fasse quelque chose sur ce sujet-là".
En théorie, de l'école primaire au lycée, les enfants doivent avoir 3 séances d'éducation à la sexualité par an. C'est écrit, c'est la loi. Sauf qu'en pratique, on n'y est pas du tout. Sur 1 an, seuls 4 collégiens sur 10, c'est-à-dire même pas la moitié, ont un cours d'éducation sexuelle. Et au lycée c'est encore moins. En bac pro par exemple, seuls 2 élèves sur 10 ont droit à des cours. "Je suis en 1ère et je n'ai jamais eu de séances. Les profs sont gênés d'en parler..., lancent des lycéens. Ils regroupent plusieurs sujets comme la drogue, l'alcool et cetera avec le sexe. On n'aborde pas assez le sujet".
Les chefs d'établissements reconnaissent qu'ils n'arrivent toujours à appliquer la loi, soit pour des questions de moyens - trouver des intervenants pour parler de la sexualité n'est pas toujours évident - soit tout simplement par crainte des dérapages. Au ministère de l'Éducation nationale on se rend bien compte du problème. La ministre Najat Vallaud-Belkacem demande même un bilan détaillé des cours à la sexualité d'ici la fin de l'année pour qu'il y ait plus de séances et des cours de meilleure qualité.
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