Si vous croisiez Towana Looney dans les rues de New-York vous ne vous rendriez compte de rien. Vous remarqueriez sûrement son sourire, ses boucles d'oreille créoles, ses tresses, mais jamais, vous ne pourriez deviner que cette femme de 53 ans vit depuis plus de deux mois maintenant avec le rein d'un porc, après la greffe d'un rein de cochon génétiquement modifié.
La toute première transplantation de ce genre avait eu lieu au mois de mars, mais c'est la première fois qu'un patient survit aussi longtemps et en aussi bonne santé. Si bien que Towana Looney n'a maintenant qu'une envie : quitter New-York où a eu lieu sa convalescence et rentrer dans son petit coin de l'Alabama. "On est optimiste sur le fait que son rein va continuer à fonctionner et pendant une période significative" dit son médecin. Aucune projection n'est faite, mais pour elle, chaque jour supplémentaire est une victoire.
C'est l'agence de presse AP qui raconte l'histoire de Towana Looney, une femme qui avait elle-même donné un rein à sa propre mère il y a 25 ans et qui a développé une insuffisance grave. Pendant 8 ans, elle a attendu une greffe en vain avant d'accepter l'opération le 25 novembre dernier, une "xénogreffe", d'une espèce à une autre.
Vivre avec un organe animal, ce n'est donc plus de la science-fiction, juste de la science, même si le journal Le Monde nous en rappelle les débuts très douloureux : la greffe d'un cœur de babouin sur un nouveau-né en 1984 et des rejets qui avaient suivi toutes les tentatives suivantes.
Mais depuis une dizaine d'années, la méthode "CRISPR- CAS9" change tout. Imaginez des ciseaux qui permettent de couper les gènes et d'effectuer des modifications. C'est un outil qui est utilisé par le Téléthon pour lutter contre les maladies rares et qui a permis de modifier les organes de porc pour les rendre plus compatibles avec l'être humain.
Quelle est la prochaine étape ? Une entreprise américaine, à l'origine de ces porcs transgéniques, envisage maintenant de créer d'ici à 2029 des élevages industriels de cochons génétiquement modifiés, des fermes-usines pour fournir des greffons.
Bien sûr, les questions morales, éthiques, sont vertigineuses, et aucune réglementation n'existe en Europe. En France, le Comité d'éthique prévoit simplement de former un groupe de travail au cours de l'année, mais ces xénogreffes font aussi naitre de formidables espoirs surtout quand on va voir les derniers chiffres de l'agence de biomédecine : presque 22.000 patients en attente de greffe en ce moment même en France et plus de 800 qui décèdent chaque année, faute de trouver un donneur.
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