Cessez-le-feu à Gaza : comment le Hamas a réussi à survivre à la guerre ?

Après quinze mois de bombardements intenses, un cessez-le-feu a été signé à Gaza, permettant à de nombreux combattants du Hamas de ressortir, symbole de l'échec de l'objectif d'Israël.

Les combattants du Hamas ont refaits surface après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Crédit : BASHAR TALEB / AFP

LE MONDE EN MARCHE - Les combattants du Hamas refont surface

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Après quinze mois de bombardements israéliens intensifs sur la bande de Gaza et près de 50.000 morts, en majorité des civils, un cessez-le-feu est entré en vigueur, dimanche 19 janvier, entre le Hamas et Israël, permettant ainsi la libération d'otages israéliens et palestiniens.

Après l'attaque du 7-octobre, la volonté du Premier ministre Benjamin Netanyahu était de détruire le Hamas. Mais force est de constater que Tsahal a tout détruit... sauf le Hamas. Car depuis dimanche, des dizaines et des dizaines de combattants de l'organisation terroriste refont surface, comme le démontre un reportage du Financial Times.

On y voit leurs treillis, leurs cagoules noires, leurs bandeaux verts, leurs fusils semi-automatiques... Sur les images, on aperçoit des membres des brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, qui encadraient, notamment, la libération des trois otages israéliens. On aperçoit également d'autres uniformes, entièrement noirs. Ce sont ceux des policiers du Hamas qui patrouillent au milieu des rues et des décombres. Le message est clair : ils tiennent le terrain et sont prêts à reprendre le contrôle.

La stratégie du Hamas

Mais comment cela est-ce possible, alors qu'Israël a affirmé avoir éliminé quelque 17.000 combattants du Hamas ? Georges Malbrunot, journaliste au Figaro, en donne une explication : "En septembre, l'ordre de se cacher a été donné par le chef Yahya Sinwar à plusieurs centaines de cadres de la branche militaire et de ne ressortir que lorsqu'un cessez-le-feu aura été conclu avec Israël", avait-il expliqué sur RTL, citant une de ses sources. "Ce sont eux que l'on a vus, dimanche, encadrer la sortie des otages."

Mais le Hamas a trouvé un autre moyen pour renouveler ses effectifs. "Le Hamas a visé les adolescents dont les parents ont été tués par des frappes israéliennes. Ils leur donnaient 50 shekels par jour (soit environ 13 euros)", avait également expliqué Georges Malbrunot, citant une autre source.

"Mon cousin de 17 ans a été approché. Son père et sa mère ont été tués. Il restait trois filles et un autre garçon. Ils ont essayé de le récupérer, mais j'ai réussi à l'en dissuader. Mais combien d'autres ont accepté ? Ces orphelins cherchent à se venger. Israël a créé une nouvelle armée de jeunes en colère", poursuivait cette source.

Et en Israël, ces images ne sont pas passées inaperçues. Le Hamas apparaît comme ressuscité, choquant profondément l'opinion publique. Elles interrogent également sur le bien-fondé de la stratégie mise en œuvre depuis le 7 octobre 2023 par Benjamin Netanyahu.

Ces images ont eu des répercussions jusque dans l'armée. L'information a été peu relayée, mais le chef de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a démissionné de son poste. Il expliquait que "l'armée continuerait de lutter pour poursuivre le démantèlement du Hamas", mais avait reconnu, et c'est un euphémisme, que les objectifs de la guerre à Gaza "n'avaient pas tous été atteints".

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